San Marina, Orcanta, Camaïeu... Cette fois-ci, c'est au tour d'une célèbre enseigne de vêtements de mettre la clé sous la porte

San Marina, Orcanta, Camaïeu... Cette fois-ci, c'est au tour d'une célèbre enseigne de vêtements de mettre la clé sous la porte

Les annonces de liquidations judiciaires se poursuivent. Rien qu'en 2023, San Marina, Orcanta et Camaïeu (dont la relance est prévue en septembre par le groupe Celio) ont tiré le rideau… Une marque de prêt-à-porter ajoute son nom à cette longue liste de disparues.

La loi des séries. Depuis 2023, les marques sont en souffrance au sein de l’Hexagone et les liquidations (San Marina, Modetrotter, Orcanta...) succèdent aux redressements judiciaires (Kookaï, Jennyfer, Naf Naf, André, Kaporal…). La pandémie de Covid-19, puis l'inflation, ont modifié de manière durable les habitudes de consommation. À tel point que même les soldes ne rencontrent plus le succès escompté. La CCI (Chambre de commerce et d'industrie) de Paris a interrogé les commerçant-e-s parisien-ne-s à l'issue des quatre semaines de promotion biannuelles qui se sont achevées le 6 février 2024. Bilan : 51 % des professionnel-e-s se disent insatisfait-e-s du résultat des soldes. Seul 57 % d'entre elleux ont vu leurs chiffres d'affaires augmenter, au mieux de 10 %, sur la période. "Le problème principal, c'est la baisse de la fréquentation, les journées sont très calmes, on a des jours à 3-4 personnes, même les samedis, même le premier samedi des soldes, on n'a pas eu plus de passage pour autant", remarque une commerçante de Saint-Germain-des-Prés interviewée dans le cadre de l'étude de la CCI. En cause, notamment, les achats sur Internet. En 2023, la part des ventes en ligne de produits de mode devrait être de 16,5 % selon les chiffres de la Fevad (Fédération de la vente en ligne), soit 1,8 point de plus qu'avant la crise sanitaire. Un virage digital que les enseignes en difficulté n'ont pas toutes su négocier. Est également incriminée l'explosion des sites d'ultra fast fashion tels que Shein, Temu, Fashion Nova, Alibaba et consorts. Des collections à bas prix renouvelées quotidiennement, qui rendent addict la GenZ – une étude de ThredUp en partenariat avec GlobalData rapporte qu'un tiers des 15-25 ans se déclarent accro à cette mode rapide. Enfin, les enseignes sont nombreuses à avoir accumulé des dettes lors des confinements successifs de 2020 et 2021, qu'elles peinent toujours à éponger trois ans plus tard.

Une victime supplémentaire

Ce cocktail explosif n'a pas épargné Burton of London. La filiale française de la marque née au début du XXème siècle en Grande-Bretagne a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, le mardi 13 février 2024. Une décision qui cause le licenciement de 200 salarié-e-s et la fermeture de 47 boutiques. L’enseigne, propriété de Thierry Le Guénic, était en redressement judiciaire depuis le 12 juin 2023. L'entrepreneur l'avait rachetée fin 2020 pour 1 euro symbolique au groupe Omnium. Mais comme Habitat et Orcanta, deux autres enseignes acquises par l'homme d'affaires, ces acquisitions se sont soldées par des fermetures définitives. Reste dans l'escarcelle du businessman CosmoParis, Paule Ka et Maison Lejaby. Fondée en 1884, la griffe de lingerie est, elle aussi, en difficulté, puisqu'elle a à son tour été placée en redressement judiciaire le 2 janvier 2024.