"Ce qu'il y a derrière les -50 ou -60 % du Black Friday, c'est l'exploitation", dénoncent des associations

Pour protester contre la surconsommation et l'opération commerciale du Black Friday, plusieurs associations ont réalisé, le 23 novembre 2023, une action coup de poing devant le centre commercial des Halles à Paris. Le Journal des Femmes y était. Récit.

"Ce qu'il y a derrière les -50 ou -60 % du Black Friday, c'est l'exploitation", dénoncent des associations
© L'action Stop Fast Fashion par Journal des Femmes

"Nous consommons leur exploitation". Alors que des millions de personnes se préparent à profiter du Black Friday pour faire leurs plus gros achats de l'année, le jeudi 23 novembre 2023, une vingtaine d'artistes du collectif Le bruit qui court a investi le centre commercial des Halles, à Paris, pour un happening. Le but du collectif et des dix associations présentes ? Dénoncer cette opération commerciale importée des pays anglo-saxons, protester contre la fast fashion à et interpeller le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, à travers une performance artistique. "Le ministère avait annoncé des mesures contre les marques comme Shein et Zara au début de l'automne. On s'approche de la fin de l'année, mais aucune annonce n'a été faite,", déplore Margot Jaymond, responsable plaidoyer à l'association Max Havelaar France. Les associations, parmi lesquelles Alternatibas, Emmaüs France, Fashion Revolution France ou encore Amis de la terre, dénoncent les conditions de travail des employé-e-s du textile.

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Stop Fast Fashion © Journal des Femmes

Les travailleur-euse-s souvent des jeunes femmes ou même des enfants, sont forcé-e-s à enchaîner plus de 90 heures par semaine, pour un salaire deux à cinq fois inférieur à leurs besoins vitaux. "Ce qu'il y a derrière les -50 ou -60 % de réduction lors du Black Friday, c'est l'exploitation de toutes ces personne", regrette la responsable. 

Quand mode rime avec surproduction

Au-delà de l'action du 23 novembre 2023, la coalition est à l'origine d'une semaine entière de mobilisation contre la fast fashion. Cent cinquante milliards de vêtements sont actuellement produits chaque année, un rythme insoutenable pour la planète. Campagne d'affichage, publications sur les réseaux sociaux… Tous les moyens sont bons pour faire réagir le gouvernement. "La mode, c'est 10 % des émissions de CO2 dans le monde. C'est aux marques de prendre leurs responsabilités et si elles ne le font pas, c'est le gouvernement qui doit prendre conscience !", appelle Pierre Condamine, chargé de la campagne surproduction aux Amis de la Terre. Les associations réclament entre autre le plafonnement de la production de vêtements et l'interdiction des pratiques de surproduction. "Nous dénonçons une véritable catastrophe environnementale.", soulève Julie Pasquet, co-fondatrice du collectif Le bruit qui court. "C'est un sujet très grave".