LVMH va recycler ses invendus pour être plus responsable

Nouvelle étape responsable pour LVMH. Le groupe de luxe français (Dior, Louis Vuitton, Fendi...) s'associe à Weturn, une startup spécialisée dans le recyclage textile qui offre une seconde vie aux vêtements invendus. Une initiative pour limiter l'impact du groupe sur la planète.

LVMH va recycler ses invendus pour être plus responsable
© Lemouton Stephane/ABACA

Les marques le savent. Si elles n'embrassent pas aujourd'hui la mode éco-responsable, elles risquent de perdre leurs consommateurs. Selon une étude Ipsos et C&A menée en 2019, près de deux Français sur trois (65%) considèrent que l'engagement des marques et des entreprises en matière de développement durable est l'un des critères qui motive leur acte d'achat mode. Particulièrement sensibles à cette problématique : la jeune génération. Ainsi, selon une étude réalisée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, le changement climatique était ce qui inquiétait le plus les jeunes en 2019. Des jeunes, Millennials ou Génération Z qui constituent la future clientèle des maisons de mode. Logique, donc que le secteur du luxe s'aligne sur les préoccupations des consommateurs de demain.

LVMH s'associe à Weturn dans le cadre de son programme LIFE 360

LVMH, qui a saisi l'importance de ces enjeux depuis presque 30 ans, a adopté une véritable politique environnementale. En 2012, le groupe de luxe, propriétaire de Louis Vuitton, Fendi, Celine, Dior ou encore Givenchy, lançait un programme nommé LIFE 2020 (LVMH Initiatives For the Environment), puis LIFE 360 qui s'appuie sur quatre piliers : la protection de la biodiversité, la lutte contre le dérèglement climatique, la transparence et l'économie circulaire. C'est sur ce dernier volet que le groupe de luxe se concentre ces dernières saisons. D'abord en lançant Nona Source en avril 2021, une plateforme de revente de matières provenant de maisons de mode et maroquinerie de LVMH à destination des jeunes créateurs et marques européennes.

Puis, en annonçant le 24 juin 2021 son partenariat avec Weturn, une jeune startup qui a fait de sa spécialité la transformation des tissus et chutes de confection du luxe en fils prêts à être réutilisés.

"Alors que nos designers intègrent de plus en plus l'upcycling dans leurs collections, que la plateforme Nona Source leur permet de se procurer des tissus et cuirs non utilisés de grande qualité, et que CEDREintervient sur la fin de vie des produits (pour le recyclage des déchets, ndlr), Weturn offre à nos maisons la possibilité de recycler sous forme de bobines de fils leurs produits finis invendus, leurs tissus siglés et emballages textiles. C'est ainsi un écosystème complet autour de la circularité créative, source d'inspiration pour nos créateurs, qui se met en place. La boucle est bouclée", commente Hélène Valade, directrice développement environnement de LVMH, par voie de communiqué.

Ce partenariat entre Weturn et LVMH concorde avec l'entrée en vigueur des prochaines mesures de la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui dès le 1er janvier 2022, interdiront la destruction des matières textiles neuves inutilisées par les professionnels. Pendant des décennies, les marques de mode et groupes de luxe brûlaient leurs invendus, générant, en plus d'un gâchis évident, des émissions de CO2. Une époque bel et bien révolue.