Défilé Gosia Baczyńska prêt-à-porter automne-hiver 2015-2016 : Frankenstein épuré

Gosia Baczyńska nous a offert, ce jeudi 5 mars 2015, un show dont chaque élément témoignait de la sensibilité artistique de la Polonaise. Créations, décors, musique, mise en scène : nos sens ne savaient sur quel détail s’arrêter au milieu de cette intrigante atmosphère. Nos yeux, surtout, ont cherché les inspirations de la collection que Gosia nous avait dévoilé la veille du défilé. Ainsi, la styliste a trouvé le selfie d’un beau jeune homme daté de 1909 que la technologie a immortalisé. Le portrait s’est alors transformé en motifs sur les collants noirs, robes et chemises. A la manière d'une pellicule, le visage se répète sur une même ligne et se fond dans les matières. 

Gosia Baczynska a mêlé cette utopie de la beauté éternelle issue de sa trouvaille photographique, au romantisme tragique qui ressort du film Frankenstein de James Whale. Le teint blanchâtre des mannequins, leurs cheveux couvrant leur front et cette démarche un brin saccadée pour parcourir les différentes pièces de la résidence de l’Ambassadeur de Pologne ont évoqué la seconde inspiration de la créatrice. Les couleurs foncées figurant sur les créations, le marron, le noir, le gris ont également participé à ce contexte à la fois ténébreux et dramatique. L'alliance scientifique, artistique et philosophique a donné vie à des silhouettes structurées, avec des effets 3D, métallisés sur plusieurs tissus tels que l’organza et le cuir. Enfin, pour rythmer les pas des mannequins et installer l’ambiance voulue dans ces hautes pièces remplies de dorures et d'imposants tableaux, une musique apaisante et à la fois angoissante a comblé le silence admiratif des invités.

La veille, lorsque nous l’avions rencontré, Gosia ne connaissait pas encore la bande-son qui allait accompagner son défilé. En effet, elle avait demandé au compositeur/Dj Smolik d’improviser en interaction avec le catwalk pendant le show. A la manière du film Birdman - encore une référence cinématographique et la troisième inspiration de la Polonaise - des légers roulements de tambour ont retenti sur un air de piano. Un fond sonore expérimental, une collection sombre et élégante, des inspirations vintage, des reflexions philosphiques et un décor majestueux  pour un merveilleux défilé. 
 

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