Plus de 300 000 Français ne vont plus toucher cette aide, ces personnes encore plus pénalisées

De nombreux bénéficiaires comptaient sur cette aide financière pour compléter leurs faibles revenus. Pourtant, le gouvernement a décidé de la supprimer.

Plus de 300 000 Français ne vont plus toucher cette aide, ces personnes encore plus pénalisées
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En 2022, le gouvernement a consacré 849 milliards d'euros aux dépenses de prestations sociales, soit 32,2 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, d'après les derniers chiffres de la Drees, le service statistique ministériel. Qu'il s'agisse des jeunes parents, des personnes âgées, celles ayant des revenus très modestes, ou qui souffrent d'un handicap, qui sont au chômage... En principe, personne n'est lésé. Sauf quand l'État décide de supprimer certaines aides...

C'est le cas de l'allocation de solidarité (ASS), qui depuis 1984, est destinée aux chômeurs en fin de droits pour compléter leurs revenus. Selon la Drees, fin 2021, 321 900 personnes ont pu en bénéficier sous conditions (avoir travaillé au moins cinq ans sur les 10 dernières années avant la perte d'emploi, et avoir des revenus inférieurs à un certain plafond). Son montant est de 18,17 euros par jour, soit 545,10 euros pour un mois et elle représente par ailleurs la principale allocation chômage du régime de solidarité. Un coup de pouce non négligeable. Mais désormais, les personnes concernées devront se contenter du revenu de solidarité active (RSA). La nouvelle a été rendue publique le 30 janvier dernier devant l'Assemblée nationale. Pour des raisons économiques et pour encourager les Français à revenir sur le marché de l'emploi, le Premier ministre, Gabriel Attal, a en effet annoncé la suppression progressive de l'allocation de solidarité (ASS). Une mesure qui ne manque pas de faire réagir les associations.

Une très mauvaise nouvelle pour des milliers de bénéficiaires, pour qui le RSA va être moins avantageux. En effet, certaines personnes qui percevaient l'ASS pourraient ne pas être éligibles au RSA étant donné que plusieurs ressources sont prises en compte dans le calcul de cette aide, notamment les aides au logement. De plus, d'ici à 2025, il faudra justifier de quinze heures d'activité par semaine pour obtenir le RSA qui, rappelons-le, ne permet pas non plus de cotiser pour la retraite. Une double peine donc, qui touche également un nombre important de personnes handicapées, qui avaient droit jusque-là à l'allocation de solidarité en plus de l'allocation aux adultes handicapés (AAH).

Selon le site spécialisé Faire-face.fr, il y aurait environ "15 000 personnes handicapées qui cumulent AAH et ASS" qui seront d'autant plus lésées, car avec cette nouvelle réforme, elles n'auront pas le droit de cumuler l'AAH avec le RSA. Et pour cause, le calcul des droits au RSA prend aussi en compte des ressources supplémentaires, dont l'allocation aux adultes handicapés. Un paramètre qui semble-t-il n'a pas été pris en compte par le gouvernement.