Famille homoparentale : chiffres, législation, adoption, conseils
Aujourd'hui, entre 30 000 et 50 000 enfants environ grandissent dans une famille homoparentale en France. Au quotidien, est-ce que cela change quelque chose pour les enfants, et quelles sont les principales difficultés que doivent affronter ces familles ? Nos conseils.
Depuis 2013, les couples homosexuels ont la possibilité de se marier et d'adopter un enfant. Une évolution juridique cruciale, autant que le témoignage d'un véritable changement dans la société. Pourtant, le parcours de ces familles, dont le nombre exact est mal connu, reste encore semé d'embuches.
Famille homoparentale : quels sont les chiffres en France ?
Selon l'ADFH (Association des familles homoparentales), 250.000 enfants vivent aujourd'hui en France avec au moins un parent homosexuel. Un chiffre difficile à vérifier et souvent contesté. En 2019, en se basant sur les chiffres du recensement de 2018, l'Insee a pour sa part évoqué le chiffre de 31.000 enfants. L'Institut national de la statistique et des études économiques précise que 133.000 couples du même sexe vivent sous le même toit en France, dont 14% ont des enfants hébergés à leur domicile. Un chiffre qui ne tient pas compte du nombre de parents célibataires isolés vivants seuls avec un ou plusieurs enfants. Difficile donc d'établir avec certitude le nombre de familles homoparentales vivant dans l'hexagone. En 2018, l'Ifop a mené un sondage sur cette question pour l'ADFH auprès de 994 personnes homosexuelles, bisexuelles ou transexuelles. L'enquête a montré que 52% des sondés déclaraient vouloir avoir des enfants au cours de leur vie. Pour y parvenir, les personnes LGBT sont 58% à vouloir recourir à la PMA ou la GPA, 31% à l'adoption et 11% déclarent vouloir se tourner vers la coparentalité
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Famille homoparentale : que dit la loi ?
Depuis la loi du 18 mai 2013, les personnes de même sexe peuvent légalement se marier. La voie a ainsi été ouverte aux adoptions homoparentales puisque l'article 346 du Code Civil français précise que "nul ne peut être adopté par plusieurs personnes, si ce n'est par deux époux". L'adoption d'un enfant par un couple homosexuel est donc désormais possible. Il s'agit, en fonction des cas, d'une adoption simple (les liens de filiation biologique et adoptif coexistent) ou d'une adoption plénière (le lien de filiation adoptif remplace le lien biologique). L'enfant ainsi adopté aura alors légalement deux papas ou deux mamans et l'autorité parentale sera partagée. La réalité du terrain est toutefois nettement plus contrastée et les couples homosexuels ayant pu adopter sont encore très peu nombreux, que ce soit en France pour adopter un pupille de l'État, ou à l'étranger. Il existe une possibilité pour les couples non mariés, celle de voir l'un des deux partenaires adopter en tant que célibataire. Après le mariage, l'autre parent pourra alors ainsi faire une demande d'adoption de l'enfant de son ou sa partenaire.
La PMA pour toutes, enfin une réalité
Lors de la campagne présidentielle de 2018, Emmanuel Macron avait promis d'élargir la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. C'est chose faite depuis l'adoption du volet 1 de la loi bioéthique par les députés, à 66 voix contre 27, en juillet 2020. Le don d'ovocytes dans un couple de femmes a toutefois été rejeté, les députés de droite voyant dans cette évolution un "glissement vers une gestation pour autrui (GPA).
Famille homoparentale : les mentalités doivent encore évoluer
Si la loi sur les familles homoparentales évolue lentement, le rythme est encore plus lent en ce qui concerne les mentalités. Les parents, et les enfants qui grandissent dans ces familles homoparentales, doivent surtout, au quotidien, affronter le regard des autres, le jugement social sur l'homoparentalité et l'homophobie ambiante. À l'école notamment, certains ne vont pas se priver de souligner leurs différences, souvent avec des mots parfois cruels.
Familles homoparentales : les idées reçues
L'un des grands arguments contre les familles homoparentales est de dire que le fait de grandir avec deux parents aurait des répercussions sur de nombreux aspects de la vie de l'enfant. Faux, répondent plusieurs études : elles montrent que l'identité sexuelle, la réussite scolaire ou encore la fréquence des troubles psychologiques sont comparables dans les familles homoparentales et dans les familles hétérosexuelles. Le développement de l'enfant ne serait donc pas lié à l'orientation sexuelle de ses parents, mais plutôt à la stabilité du couple qu'ils forment et surtout à l'amour que l'enfant reçoit.