Le cerveau des femmes enceintes rétrécit - mais ce n'est pas une si mauvaise chose

Eh oui, pendant la grossesse, les futures mamans perdent de la matière grise. Et si le cerveau des femmes enceintes rétrécit, c'est pour une bonne raison. Mais sachez que ces effets peuvent perdurer jusqu'à deux ans après l'accouchement, selon une étude.

Le cerveau des femmes enceintes rétrécit - mais ce n'est pas une si mauvaise chose
© 123RF-jirsak

La grossesse est ponctuée de chamboulements, dès les premiers mois. Les hormones agissent sur l'humeur, les seins se transforment, les organes se déplacent pour laisser grandir le fœtus, au fur et à mesure que le ventre s'arrondit... Si les symptômes de grossesse sont nombreux, certains sont moins connus, mais tout aussi communs aux femmes enceintes. C'est notamment le cas de la transformation du cerveau ! On ne le sait pas forcément, mais selon une étude publiée dans la revue Nature Neuroscience, les futures mamans perdent de la matière grise dans plusieurs régions du cerveau, principalement celles associées aux interactions sociales. En effet, selon les chercheurs de l'université de Leiden (Pays-Bas), des changements apparaissent dans la perception et l'interprétation des désirs des autres, de leurs émotions, de leurs intentions ou encore de leur humeur.

Mais que les futures mamans se rassurent : "la perte de volume ne se traduit pas nécessairement par une perte de fonction cérébrale" nuance le Pr Elseline Hoekzema, auteure de l'étude, sur CNN. Concrètement, cette perte de matière grise serait tout simplement liée à la capacité de la femme à s'adapter au stress de la grossesse et au chamboulement hormonal. Elle ajoute même que le rétrécissement du cerveau permettrait aux femmes enceintes de développer davantage leur instinct maternel ainsi que leur comportement en tant que mères.

Ainsi, le cerveau des futures mères serait "plus efficace dans des domaines qui leur permettent de répondre aux besoins de leur bébé ou de détecter les personnes menaçantes dans leur environnement" explique le Dr Raj qui a mené une autre étude comparant la taille du cerveau des femmes enceintes ayant vécu une grossesse normale, à celles ayant eu une prééclampsie. Les résultats montrent aussi que la taille du cerveau diminue pendant la grossesse, et augmente de nouveau après l'accouchement. Elle révèle que le cerveau rétrécit davantage en cas de complications durant la grossesse, et que cette diminution peut durer quelques mois, voire deux ans après l'accouchement. À noter que ces changements cérébraux sont communs aux futures mamans ayant une grossesse naturelle, ainsi qu'à celles ayant eu recours à une FIV.