Pourquoi des lycéens n'ont toujours pas de place au lycée ?

Plus d'un mois après la rentrée, des centaines d'élèves n'ont toujours pas de lycée d'affectation. Un phénomène qui se recense notamment en Ile-de-France et qui viserait une catégorie d'élèves seulement. La Défenseure des droits, Claire Hédon, a lancé une enquête.

Pourquoi des lycéens n'ont toujours pas de place au lycée ?
© buurserstraat386

Le 1er septembre dernier, des millions d'élèves au primaire, collège et lycée ont fait leur rentrée des classes. Une journée de reprise pour beaucoup, mais pas pour tout le monde. En effet, aujourd'hui, en Ile-de-France, des centaines de jeunes n'ont pas encore de lycée d'affectation, selon les estimations de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) rapportées par 20 Minutes. Le département de l'Essonne, au sud de Paris, serait le département le plus touché. Le président de la FCPE 91, Samir Alioua, y a recensé "400 élèves encore non affectés au 19 septembre". Près de la moitié des élèves qui se retrouvent sans établissement ont candidaté pour la filière STMG (sciences et technologies du management et de la gestion). D'autres départements, comme les Hauts-de-Seine, font également face aux mêmes difficultés. À Paris même, une dizaine de dossiers d'élèves seraient en attente, d'après la FCPE. "On propose aux élèves des lycées à 2 heures de route, ou à ceux qui ont choisi la STMG de faire tout autre chose, ou bien encore de redoubler. On trouve ça inadmissible. Nous on est pour une orientation choisie et non subie", a confié Samir Alioua à nos confrères. Un phénomène qui persiste et qui semble concerner une catégorie d'élèves.

Une enquête lancée 

La Défenseure des droits, Claire Hédon, a eu vent de la situation et a décidé de lancer une enquête, le mardi 27 septembre, "au regard du droit fondamental à l'éducation mais également du droit à être protégé contre toute forme de discrimination", peut-on lire dans le communiqué de presse. Et pour cause, interrogée par 20 Minutes, Claire Hédon a déclaré que les jeunes concernés "sont souvent des élèves en difficultés, dans des quartiers difficiles". D'après ses sources, 58 jeunes seraient des habitants de Grigny, classée commune plus défavorisée de France par l'observatoire des inégalités en 2020. "La question du droit à l'éducation est fondamentale en matière de droit des enfants, quel message on envoie à ces jeunes dont la scolarisation est obligatoire ?", soulève Claire Hédon. Face à ce phénomène, le risque serait d'accentuer les chiffres liés au décrochage scolaire.

Elle ajoute : "S'il n'y avait ne serait-ce qu'un seul jeune non scolarisé, cela suffirait pour nous pour qu'on lance une enquête. Quand on sait qu'il y a 90.000 jeunes qui sortent sans aucune qualification du système scolaire chaque année, clairement on ne peut pas laisser ces enfants sans scolarisation."