Mouche-bébé et autotest : pourquoi ce n'est pas recommandé ?

Depuis plusieurs semaines, certains parents conseillent sur les réseaux sociaux d'utiliser des mouche-bébés pour faciliter les autotests de leur petit. Une méthode inutile et inefficace comme le souligne le Dr Fabienne Kochert, pédiatre et présidente de l'AFPA (Association française de pédiatrie ambulatoire).

Mouche-bébé et autotest : pourquoi ce n'est pas recommandé ?
© Kryzhov-123RF

Les parents utilisent un mouche bébé pour tester leur bébé

Depuis la mise en place début janvier du nouveau protocole sanitaire à l'école, les parents ont l'obligation de faire trois autotests à leur enfant s'il est identifié comme cas contact. Ne supportant plus ces gestes qu'ils considèrent comme invasifs et sources de pleurs et de douleurs, particulièrement chez les bébés, certains parents conseillent une alternative. Elle consiste à demander à leurs enfants de se moucher dans une compresse stérile ou d'utiliser un mouche-bébé pour les plus jeunes et de récupérer ensuite le mucus avant d'y tremper l'écouvillon nécessaire à la réalisation de l'autotest ! Mais cette astuce n'est pas recommandée par les professionnels de santé. 

Pourquoi le mouche-bébé n'est-il pas recommandé pour les tests ?

La méthode qui consiste à placer l'écouvillon de l'autotest dans du mucus récolté soit sur une compresse stérile après mouchage de l'enfant, soit dans un mouche-bébé, ne peut pas être recommandée. "Quand on fait un test de dépistage, il faut le faire correctement. Il faut utiliser des tests commercialisés et qui ont une autorisation de mise sur le marché. Nous conseillons aux mamans de moucher l'enfant ou le bébé avant la réalisation de l'autotest parce que le virus ne se trouve pas en priorité dans le mucus mais sur la muqueuse !", explique le Dr Kochert. Les autotests nasaux consistent en effet à rechercher la présence du virus dans les cellules de l'épithélium, la paroi qui tapisse l'intérieur du nez.  Pour les mêmes raisons, il est tout à fait inutile de détourner les autotests nasaux en plaçant l'écouvillon à l'intérieur de la joue des enfants pour récupérer de la salive car les tests salivaires doivent être analysés en PCR.

Pour rappel, il existe deux  types de tests : les tests antigéniques et les tests PCR ; les prélèvements peuvent se faire en nasal, nasopharyngé et sur la salive. Les tests salivaires sont analysés en PCR. "Les tests PCR sont basés sur de l'amplification génique tandis que les tests antigéniques consistent à rechercher l'antigène du virus. Les autotests vendus dans les pharmacies sont des tests antigéniques sur un prélèvement nasal", explique le Dr Fabienne Kochert, pédiatre et présidente de l'AFPA (Association française de pédiatrie ambulatoire)

Comment éviter les douleurs et les saignements provoqués par les autotests chez l'enfant ?

"Nous préconisons chez les bébés et les jeunes enfants un autotest nasal adapté à l'enfant fabriqué en France. Il n'est pas basé sur l'utilisation de petits écouvillons pointus qui peuvent blesser la muqueuse nasale, mais sur un applicateur mousse qu'il suffit de tourner dans chaque narine en frottant légèrement les parois. Très facile à utiliser, ce test peut être réalisé seul par l'enfant dès l'âge de 5 ans environ", explique le Dr Kochert.