Les élèves français cancres en langues étrangères
Une récente étude européenne démontre que les lycéens français ont de sérieuses lacunes en langues étrangères.
"Where is Brian ?" et autres "My tailor is rich" ne sont visiblement pas l'apanage des Français ! En effet, une étude européenne sur les compétences linguistiques de 54 000 lycéens répartis dans 14 pays vient de révéler ses résultats, plutôt décevants. Menée à l'initiative de la Commission européenne, elle montre à quel point les élèves français sont en retard sur les langues.
Selon l'étude, ils sont seulement 14 % à obtenir un bon niveau dans leur première langue étrangère, l'anglais "LV1", et 11 % dans la deuxième langue étudiée, l'espagnol "LV2". Seuls 40 % ont un "niveau de base" leur permettant de saisir le sens d'expressions courantes et de phrases isolées. Autrement dit, de se faire comprendre.
"Décevant", commente sobrement Neil Jones, directeur de projet. "Décevant qu'après quatre à cinq années d'études, près d'un adolescent sur deux en soit encore à chercher ses mots, ou presque."
Les pays du Nord, meilleurs élèves
Sans trop de surprise, on retrouve en tête du classement les Suédois (avec 82 % d'adolescents jugés compétents en anglais) suivis par les Irlandais, les Maltais et les Néerlandais.
Une force que l'on peut notamment attribuer au fait que les cours d'anglais font partie du quotidien dès l'enfance, et que la plupart des émissions et films diffusés à la télévision sont en langue anglaise.
Quant aux moins bons élèves, il s'agit des Britanniques (9 % seulement maîtrisent leur "LV1" (le français) et 6 % leur "LV2" (l'allemand), des Belges, des Polonais et des Espagnols. Neil Jones, directeur du projet tente d'expliquer ainsi les écarts de niveaux "On comprend pourquoi les Anglais ne s'illustrent pas : leur langue s'est imposée partout comme une nécessité".
Comment améliorer le niveau des Français ?
De plus en plus d'études montrent à quel point il est déterminant de commencer les langues étrangères dès le plus jeune âge. "Plus on commence tôt, plus la langue étrangère est stockée dans la "case langue maternelle" du cerveau" explique Caroline Benoît-Lévy, fondatrice du centre Babylangues et linguiste.
Ainsi, un rapport de l'ancien ministre de l'Education, Luc Chatel, en février, préconisait déjà l'instauration d'une sensibilisation aux langues dès la maternelle.
Par ailleurs, il est aussi recommandé de pratiquer les langues étrangères en dehors du cadre scolaire pour une approche plus ludique. "L'enseignement doit accorder une place plus importante à l'échange, à la communication, pour ne pas rester académique" conseille Neil Jones, directeur du projet.
A quand de vraies mesures pour inverser la tendance ?