Sexe : comment prendre du plaisir après 60 ans ?
Si la sexualité peut devenir taboue en vieillissant, il n'y a pourtant pas d'âge pour prendre du plaisir.
En vieillissant, certains clichés ont la vie dure : ménopause, perte de libido, troubles érectiles et autres sécheresses vaginales promettent d'entraver la sexualité. Ainsi dans l'imaginaire collectif, vieillir rime avec une sexualité peu épanouissante. Mais les chiffres prouvent le contraire. 94% des célibataires de 50 ans et plus se sentent autant voire plus libres aujourd'hui dans leur vie sexuelle qu'à 20 ans, selon une étude Ifop pour le site de rencontre pour seniors Disons Demain. 70% des 60-64 ans ont ainsi des relations sexuelles selon "Le Rapport Vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées" publié par l'association Les Petits frères des Pauvres. "Le désir varie tout au long de la vie. Si les fluctuations hormonales peuvent avoir des conséquences pour les femmes, cela peut être le cas après une grossesse aussi et pas seulement à la ménopause" rappelle la sexologue Claire Alquier "Si en vieillissant, certaines difficultés liées à l'âge peuvent apparaître, ce n'est pas une fatalité."
Les bons conseils pour prendre du plaisir après 60 ans
Adapter pratiques et positions : Si à 20 ans, certaines pratiques ou positions sexuelles étaient privilégiées en vieillissant d'autres envies peuvent surgir. "Cela peut être intéressant de faire le point avec soi-même : de quoi a-t-on envie ? Souhaite-t-on la même sexualité ou a-t-on le désir d'essayer de nouvelles pratiques ? Est-ce que notre sexualité nous fait du bien ?" conseille la sexologue.
S'ouvrir à une culture érotique : Si on ne souhaite plus une sexualité pénétrative, on peut faire évoluer ses pratiques. "Les lectures, les podcast peuvent être de bonnes pistes" propose la professionnelle. "On peut s'ouvrir à cette culture érotique seule ou en couple. Cela permet de travailler sur d'autres ouvertures. Il ne faut pas nourrir de complexes."
Penser aux alternatives : En vieillissant, certains désagréments peuvent apparaître comme la sécheresse vaginale ou des problèmes érectiles. L'utilisation d'un lubrifiant ou tenter de pratiquer le slow sex peuvent être de bonnes alternatives si on rencontre des difficultés avec une sexualité pénétrative.
"La soixantaine, ce n'est pas un couperet"
Travailler à deux sa sexualité : Il se peut que le désir ne soit pas le même pour les deux partenaires. Pour autant, cela ne signifie pas que c'est la fin du couple. "Il faut travailler à deux sur cette asymétrie du désir. Faire un repérage ensemble de la réalité et décortiquer ce qui peut déranger l'un pour écrire de nouveaux scripts à deux" conseille la sexologue.
Consulter une sexologue : Faire le point sur sa sexualité avec un professionnel peut être une bonne piste à explorer. "Cela permet de poser toutes ses questions, de faire part de ses doutes, d'évoquer les pistes envisagées" avance Claire Alquier. "C'est s'offrir un espace où on peut discuter et obtenir de nouvelles idées."
Pour la professionnelle, il faut bien garder en tête que le désir va et vient tout au long de la vie et ce, peu importe l'âge. "La soixantaine, ce n'est pas un couperet. C'est une étape de vie avec de l'entretien et de l'envie, on peut retrouver un équilibre si on le souhaite", conclut Claire Alquier.