Suis-je obligé d'aider mes parents âgés s'ils sont en difficulté ?

En devenant adultes, les enfants ont une obligation alimentaire envers leurs parents, sauf dans des cas particuliers.

Suis-je obligé d'aider mes parents âgés s'ils sont en difficulté ?
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Tout au long de leur vie, les parents se dévouent au bien-être et à l'éducation de leurs enfants, veillant sur leur santé, leur alimentation et leur épanouissement général. Ils investissent beaucoup de temps et d'énergie pour cela. Naturellement, une fois les enfants devenus adultes, c'est à leur tour de s'occuper de leurs parents lorsqu'ils sont plus âgés et vulnérables. Le Code Civil français, dans son article 205, précise clairement cette responsabilité : "Les enfants doivent des aliments à leur père et mère ou autres ascendants qui sont dans le besoin." Cette obligation alimentaire s'étend aussi aux gendres et belles-filles, qui sont tenus de venir en aide à leurs beaux-parents. Cette responsabilité mutuelle assure que les besoins fondamentaux de chaque membre de la famille soient couverts. Même les parents et les beaux-parents sont concernés. 

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le terme "aliments" utilisé dans le texte législatif englobe toutes les nécessités de la vie quotidienne. Cela inclut non seulement la nourriture, mais également le logement et les soins médicaux. L'assistance peut se manifester de diverses manières, comme fournir directement de la nourriture, s'occuper des courses, offrir un toit ou contribuer financièrement au bien-être du parent dépendant. Parfois, cela implique aussi de participer aux frais liés à l'accueil en EHPAD. Dans la plupart des cas, un accord amiable est trouvé entre l'enfant et le parent concerné. Il peut d'ailleurs être fixé par écrit et validé par un juge.

Néanmoins, dans des situations conflictuelles, il arrive que l'enfant refuse d'assumer cette responsabilité envers son parent. Dans ce cas, une médiation familiale peut être envisagée comme première étape pour trouver une solution. Si la médiation échoue, le parent peut alors faire appel à un juge des affaires familiales (Jaf), prouvant son incapacité à subvenir à ses besoins essentiels. Le juge établira alors la contribution alimentaire, en tenant compte de la situation des deux parties. Si l'enfant persiste et ne verse la pension pendant plus de deux mois à son parent, il commet un délit qui peut être puni d'une peine d'emprisonnement de 2 ans et de 15 000 euros d'amende.

Par ailleurs, il est essentiel de souligner que dans certaines circonstances, le juge peut exempter un descendant de cette obligation alimentaire. C'est le cas s'il y a eu des manquements graves des parents à leurs propres obligations (violences, abandon par exemple), qui ont entraîné le retrait de l'autorité parentale ou lorsque l'enfant a été retiré de son milieu familial avant ses 12 ans et depuis plus de 36 mois. Pour bénéficier de cette dispense, l'enfant concerné doit fournir des preuves et demander une requête formelle au juge, en invoquant "l'exception d'indignité".