Manger son placenta, l'enterrer... Ces pratiques sont-elles possibles en France ?

De plus en plus de femmes se laissent tenter par l'idée de manger leur placenta après avoir accouché. Pour Kourtney Kardashian, cette pratique l'aurait même aidée à diminuer le risque de baby blues. Une pratique non recommandée par les spécialistes.

Manger son placenta, l'enterrer... Ces pratiques sont-elles possibles en France ?
© PA Photos/ABACA

Depuis plusieurs années, de nombreuses femmes racontent avoir mangé leur placenta après avoir accouché. Une pratique devenue tendance, particulièrement aux États-Unis, au Royaume-Uni, et même en France. Récemment, sur les réseaux sociaux, c'est Kourtney Kardashian qui a fait polémique en publiant des photos de ses gélules, faites à partir de son placenta. Comme sa sœur Kim et d'autres personnalités telles que January Jones, l'actrice de Mad Men, la star de téléréalité a tout simplement choisi de manger son placenta. Selon elle, cela l'aurait aidée à améliorer son humeur, à équilibrer ses hormones et à diminuer le risque de baby blues ou de dépression post-partum. Mais les experts américains alertent les jeunes mères qui seraient tentées de suivre cette "tendance", rappelant qu'aucune étude ne démontre les bienfaits d'une telle pratique. 

 "Dans certains pays en voie de développement, des pays qui sont parfois extrêmement pauvres, les femmes n'ont accès à rien d'autres qu'à leur placenta, qu'elles sont obligées de cuisiner. En Europe et en Amérique du Nord, certaines se sont dit que, si elles le faisaient, c'était parce que c'était très bon pour la santé", nous explique Anna Roy. Mais il s'agit d'une idée reçue, insiste-t-elle puisqu'il s'agit d'un organe de filtration. "C'est complètement faux. Il est vrai que le placenta est très riche en fer notamment, mais il contient aussi toutes les mauvaises substances, les polluants chimiques, les toxines, les virus, etc. En outre, le placenta, contrairement au foie, n'élimine pas ces produits", nous précise la sage-femme.

Dans d'autres cas, certaines mères décident de conserver le placenta pour des raisons culturelles et traditionnelles. "Par exemple, en Afrique, les familles aiment beaucoup l'enterrer au pied d'un arbre fruitier, parce qu'elles le voient comme une partie du bébé, ce qui est le cas, donc elles estiment lui devoir le respect, et veulent garder ce souvenir qui va nourrir l'arbre. Je n'y vois pas d'inconvénient, mais ce n'est pas possible en France", nous précise Anna Roy. Sur ce sujet en effet, la loi française est très claire : le placenta, comme tous les autres déchets humains, ne peut pas être récupéré par la patiente. Anna Roy explique que "les équipes médicales risquent une peine de prison si elles laissent partir une femme avec son placenta, quelle qu'en soit la raison. Donc, à l'unanimité, plus personne ne le fait à l'hôpital, et la tendance s'est un peu calmée. Mais cela reste un peu dans les accouchements à domicile. Normalement, la sage-femme doit emporter le placenta et le déposer dans les déchets infectieux, mais certaines ne le font pas".