"Quel papa formidable !" Connaissez-vous le "Dad blessing", nouvelle tendance qui a le don d'irriter les mères ?

Au fil des années, les hommes s'investissent de plus en plus dans leur rôle de père. Ils changent les couches, se lèvent (parfois) la nuit, donnent le biberon... Et reçoivent des louanges de "Super Papa". La société a en effet tendance à sacraliser les pères, à les encenser... et à creuser les inégalités domestiques.

"Quel papa formidable !" Connaissez-vous le "Dad blessing", nouvelle tendance qui a le don d'irriter les mères ?
© Dolgachov-123rf

"Tu as de la chance, il t'aide beaucoup avec bébé !", "Oh, c'est mignon, papa qui donne le biberon"... Les pères d'aujourd'hui qui s'occupent de bébé ou des enfants sont immédiatement encensés et félicités par la société. L'implication des pères semble alors une exception, tandis que celle des mères renvoie à l'instinct maternel, à une évidence.

En effet, les mères, qui le plus souvent, gèrent les repas de bébé, se lèvent la nuit, donnent le sein ou le biberon, le bain, changent les couches, emmènent les enfants chez le pédiatre, à l'école, aux activités extra-scolaires... Ne reçoivent aucune louange. Cette nouvelle tendance qui sacralise les pères au moindre effort a maintenant un nom officiel : le "Dad blessing".  Et ne fait que creuser les inégalités dans les tâches parentales tout en invisibilisant la charge mentale des mamans.

"Dès qu'un père s'investit, la société applaudit"

"Le mythe de l'instinct maternel est tenace. Quoi que les mères fassent, ça sera perçu comme normal puisque ça leur viendrait naturellement. Alors dès qu'un père s'investit, la société applaudit". explique à Ouest-France la sociologue Illana Weizman, autrice de Ceci est notre post-partum. Selon elle, bien que les nouveaux pères s'investissent plus qu'avant, les statistiques montrent qu'on est "encore loin de l'équité dans les tâches parentales". 

"Aux yeux de la famille, c'est un papa génial"

Jessica, maman de Léo, 11 mois, en témoigne. "Le papa change la couche de bébé uniquement quand je ne suis pas là et qu'il n'a pas le choix (il attend même que je rentre parfois quand bébé a fait des selles). Même chose pour les repas, le bain, ou pour accompagner bébé chez la nounou. Et pour les soins (vitamines, nettoyage du nez, des oreilles, etc), c'est toujours moi qui gère. Pourtant, c'est lui qui, aux yeux de la famille et de notre entourage, qui est un "papa génial". J'ai aussi, disent-ils, "beaucoup de chance d'avoir un homme qui m'aide", mais pourquoi ne serait-ce pas plutôt la mère qui aide le père ?" questionne la jeune maman. Ainsi, le Dad Blessing masque la charge mentale des mères, qui mériteraient d'être applaudies les premières.