"Je suis maman de triplés, et mon quotidien n'est pas si compliqué que ça"

Alexia est maman de triplés nés grands prématurés : Nya, Aaron et Zélie, aujourd'hui âgés de 4 ans. Si cette situation peut sembler effrayante pour de nombreux futurs parents, la jeune femme gère son quotidien avec une facilité déconcertante. Alexia nous dévoile son témoignage inspirant et nous raconte sa grossesse, son accouchement et son organisation au quotidien.

"Je suis maman de triplés, et mon quotidien n'est pas si compliqué que ça"
© Alexia

Après un parcours du combattant pour tomber enceinte, Alexia apprend qu'elle attend des triplés. Une nouvelle surprenante qu'elle a accueillie avec énormément de joie. "Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais j'étais persuadée d'attendre des jumeaux. Lorsque j'ai su qu'il y en avait trois, j'ai été surprise, mais je n'ai pas du tout eu peur !", se souvient Alexia. D'emblée, le médecin a exposé au couple les risques d'une grossesse de triplés et leur a conseillé de faire une réduction embryonnaire. "Il nous a expliqué que je pourrais perdre un ou deux embryons et que cela serait une chance sur le plan médical. Mais pour mon mari et moi, c'était clair, il était hors de question qu'on élimine un de nos futurs enfants. Alors, nous avons gardé les trois", continue-t-elle. De sa grossesse atypique à son accouchement, elle nous raconte son expérience de maman, et son organisation au quotidien :

Un suivi de grossesse très rapproché, avec une échographie tous les 15 jours

Une grossesse de triplés nécessite un suivi médical très rapproché, avec une échographie tous les quinze jours. Mais globalement, j'ai vécu une belle grossesse. Au total, je n'ai eu que deux fausses alertes qui m'ont amenée à aller à l'hôpital. À 5 mois et demi de grossesse, l'obstétricien m'a fait une échographie de contrôle au cours de laquelle il a vérifié le poids de mes bébés. Ils pesaient tous les trois plus de 500 grammes, ce qui était très rassurant, mais mon col n'était pas satisfaisant.

"On m'a dit que si j'accouchais avant 24 SA, personne ne serait réanimé".

Le médecin m'a alors interdit de rentrer chez moi et m'a fait des piqûres pour favoriser la maturité des poumons. J'habite à côté de Toulon, j'ai été transférée le soir même à l'hôpital de la Conception à Marseille où l'on m'a dit que si j'accouchais maintenant, personne ne serait réanimé. La réanimation n'est possible que si le bébé pèse 500 grammes et que la maman est à 24 SA. J'étais à 23 SA+3 jours. Il ne manquait que 5 jours pour que l'on puisse réanimer mes bébés. En fin de compte, j'ai tenu deux semaines, j'ai accouché à 25 SA+3 jours.

"Mes triplés sont restés un mois et demi en réanimation, puis en soins intensifs et en néonatologie".

Même si j'avais trois poches des eaux et trois placentas, j'ai toujours su que j'accoucherais par césarienne. L'accouchement par voie basse est extrêmement rare dans le cadre d'une grossesse multiple. L'obstétricien a néanmoins proposé d'accoucher de son premier bébé par voie basse jusqu'à ce qu'il réalise que celui-ci s'était retourné en siège. À ce moment-là, je l'ai entendu crier code rouge ! Il fallait que j'accouche de l'ensemble de mes bébés. Heureusement, mes triplés sont nés en bonne santé. Tous avaient un score d'Apgar satisfaisant et savaient respirer seuls dès leur naissance. Ils sont restés un mois et demi en réanimation, avant de passer en soins intensifs et enfin en néonatologie. Trois mois et demi après leur naissance, j'ai pu rentrer à la maison avec Aaron et Zélie mais Nya a dû rester encore quelques semaines. 

"Après la naissance, je gérais les triplés toute seule".

La très grande prématurité exige un suivi médical très conséquent. Je voulais retravailler, mais on m'a vite fait comprendre que ce ne serait pas possible, car les rendez-vous médicaux me prenaient énormément de temps. Mon compagnon militaire est parti en mission peu de temps après, je gérais les triplés toute seule. Je les ai allaités pendant neuf mois et je cuisinais tout maison.

Les rendez-vous médicaux se sont espacés au fil du temps. Jusqu'à la fin de la première année de vie, les visites étaient très restreintes compte tenu de la fragilité des triplés. Puis, tout est redevenu normal, on faisait plein de choses avec eux et on agissait comme si on en avait qu'un, c'était très naturel. On ne s'est pas enfermés, on a vu du monde.

Les triplés ont 4 ans : "l'organisation était plus fluide quand ils étaient tout petits"

Aujourd'hui, Nya, Aaron et Zélie sont âgés de 4 ans et vont à l'école. Durant leur première année de vie, ils étaient gardés un jour à la crèche, un jour chez la nounou et un jour par la famille. Je dirais que l'organisation était plus fluide quand ils étaient tout petits. Je leur donnais le bain, à manger, je les changeais à la suite et je les emmenais au même endroit. Depuis qu'ils marchent, il faut avoir les yeux partout ! D'autant plus qu'ils ont des caractères très différents, mais s'entendent très bien.