Coupures d'électricité dans les écoles : serez-vous concernés ?

Le protocole en cas de coupures d'électricité dans les écoles cet hiver se précise doucement. Invité de France Info ce matin, le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, a une nouvelle fois évoqué les contours de ce qui sera mis en place si des coupures devaient avoir lieu à partir de janvier 2023 dans les établissements scolaires. Voici les informations annoncées pour le moment :

Quel est le protocole prévu dans les écoles ?

Dans une première déclaration le ministre Pap Ndiaye avait expliqué qu'il n'y aurait pas d'école le matin pour les élèves en cas de délestage. Cette fois, sur le plateau de France Info il précise qu'il n'y aura pas non plus d'école le lendemain matin d'une coupure "puisqu'il y a deux créneaux de coupure d'électricité : entre 8h et 10h, et entre 10h et midi qui sont créneaux scolaires". Entre ces deux créneaux horaires, les élèves pourront se rendre dans les établissements scolaires pour l'heure du déjeuner. Mais une question se pose, celle des repas du midi. "La cantine n'aura pas pu préparer les repas dans les conditions normales le matin", a déclaré le ministre. "Nous allons donc échanger avec les collectivités dans les jours à venir pour savoir comment on s'organise." Les transports scolaires en milieu de journée seront également au centre des discussions pour trouver des solutions pour assurer le service aux élèves et aux familles. 

Concernant le maintien des cours et l'accueil des élèves, le ministre de l'Éducation nationale a révélé que prochainement sera publiée une "série d'écogestes possibles dans les établissements". Le but ? Préparer les personnels des établissements et "sensibiliser les élèves à ces questions" par le biais d'affiches explicatives.

Quelles sont les écoles concernées par les coupures d'électricité ?

Sur France Info toujours, le ministre Pap Ndiaye a précisé "qu'on ne peut pas prioriser les établissements scolaires". En cas de délestage programmé dans un quartier spécifique, les écoles dans la zone seront impactées. "Ça concernera forcément les établissements scolaires car le réseau est trop important pour qu'on puisse les isoler du réseau électrique général", a-t-il ajouté. 

Combien d'élèves seront touchés ?

Il n'y a pas encore de chiffres précis qui ont été annoncés. On sait simplement que 60 % de la population pourrait être concernée. Les sites dits sensibles, comme les hôpitaux, les casernes de pompiers, les gendarmeries, échapperont à ces potentielles coupures. Les établissements scolaires ne rentrent pas dans ce critère. 

Comment les familles vont-elles être prévenues ?

Pour prévenir en amont les parents d'élèves d'une coupure d'électricité programmée dans l'école de leur enfant, les établissements scolaires vont devoir semble-t-il user de stratagèmes. "Il va falloir que de nôtre propre initiative [celle des chefs d'établissements ndlr] on se connecte à la plateforme Ecowatt pour voir si la zone dans laquelle nous sommes sera concernée par un délestage le lendemain. On aura l'information à 17 heures la veille. Et après, bien évidemment les couteaux suisse que sont les professeurs principaux et les proviseurs devront grâce aux outils numériques dont ils disposent avertir les familles", a expliqué Didier Georges, proviseur syndiqué au sein de SNPDEN-UNSA à BFMTV. Le message pourra être envoyé via la plateforme Pronote, qui permet de communiquer avec les parents, les élèves et l'équipe éducative, ou directement par un mail adressé à chaque famille. "Maintenant ça ne garantit pas et il faut que tout le monde l'entende que toutes les familles seront connectées en permanence et auront forcément l'information", a ajouté le proviseur. 

Un plan qui fait vivement réagir 

Pour rappel, compte tenu des températures basses annoncées pour la saison et pour soulager le réseau électrique français, le gouvernement a annoncé un plan de délestage complet sur certaines zones du territoire. L'exécutif a rendu publique le 1er décembre dernier une circulaire adressée aux préfets pour anticiper et préparer les populations et les territoires à des coupures programmées. Un plan qui inquiète les syndicats enseignants. "Les informations arrivent sans avoir été travaillées et soulèvent plein de questions", notamment "les modalités d'information aux familles" d'élèves, a expliqué Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa à l'AFP. Les familles sont également soucieuses et craignent que leurs enfants n'aillent pas à l'école. "Les parents ne veulent pas de fermeture d'école, on a vu les impacts des fermetures sur les élèves", a rapporté Valérie Desouche, vice-présidente de l'Union nationale des associations autonomes de parents d'élèves d'Île-de-France à BFMTV. Le syndicat SNALC entre autres demande à ce "le maximum" soit fait "pour que les écoles restent ouvertes, l'école ce n'est pas accessoire".

Un premier test de coupures le 9 décembre

Au niveau national, un premier test va être réalisé dans la journée du 9 décembre. La société Enedis et le réseau RTE (réseau de transport d'électricité) seront aux commandes de cette opération. Ils prévoient des coupures sur certaines zones en fonction du manque de production d'électricité et des conditions météorologiques sur ces territoires là. "C'est les dispatchers, nos agents aiguillent l'électricité dans le réseau, qui vont simuler un délestage avec leurs ordinateurs. Mais ça ne correspondra pas réellement à ce qui va se passer en cas de délestage et il n'y aura pas de délestage effectif cette journée", rapporte RTE à BFMTV.