Mortalité maternelle : 54% des décès seraient évitables
La mort des mamans après l'accouchement est devenue rare. Mais l'Inserm s'est penchée sur ces décès pour mieux les expliquer.
Si la grossesse est généralement source de grands bonheurs, elle peut malheureusement tourner mal. En France, 85 femmes décèdent chaque année d'une cause liée à la grossesse, lors de l'accouchement ou dans l'année qui suit. L'Inserm annonce toutefois une bonne nouvelle : la mortalité maternelle par hémorragie du postpartum (première cause de mortalité maternelle en France) est en baisse. Néanmoins, le rapport note que "54% des décès maternels ont été jugés "évitables". C'est-à-dire qu'une "modification des soins ou de l'attitude de la patiente vis-à-vis de l'avis médical aurait pu changer l'issue fatale (erreur ou retard de diagnostic, retard ou premiers secours inadaptés, traitement inadéquat, retard au traitement ou à l'intervention, négligence de la patiente)."
Mais à quoi sont dus ces décès et quels sont les facteurs de risques ? L'Inserm explique que "l'âge et la nationalité maternels et la région de décès sont les principaux facteurs individuels identifiés comme liés à la mortalité maternelle". L'institut précise que "plus de 50% des décès concernent des femmes entre 30 et 39 ans, ce qui s'explique par le fait que les grossesses en général se déroulent à des âges de plus en plus élevés et surtout par le risque nettement augmenté de mortalité maternelle après 35 ans". Par ailleurs, "des différences significatives sont observées entre les nationalités : les femmes de nationalité subsaharienne ont le taux de mortalité maternelle le plus élevé : 22,4 pour 100 000, soit plus de deux fois supérieur à celui des femmes françaises.". Enfin, selon les régions de France où l'on réside, les résultats sont variables aussi : "le taux de mortalité maternelle est plus élevé que la moyenne nationale dans les départements d'outre-mer (32,2 pour 100 000) et en Ile-de-France (12,5)."
Concernant les causes obstétricales de décès, les hémorragies obstétricales représentent 18% des décès, les embolies pulmonaires (11%), et les complications de l'hypertension (9%).
L'Inserm a ensuite effectué des préconisations aux équipes de soignants pour les encourager à prendre en charge plus globalement les femmes enceintes et mieux les entourer lors du retour à la maison.