Quelle sera la date de la rentrée scolaire 2024 ?
Alors qu'Emmanuel Macron souhaite avancer la rentrée scolaire 2024 au 20 août pour certains élèves, du côté des syndicats et des professeurs, un tel changement est jugé inefficace sur plusieurs points. Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, nous en parle.
Une rentrée en 2024 dès le mois d'août ? C'est la proposition du Président Emmanuel Macron quelques jours avant la rentrée scolaire de 2023. Dans un entretien accordé au journal Le Point, le chef de l'État a annoncé vouloir avancer la prochaine rentrée au 20 août 2024 pour les élèves en difficultés, estimant qu'il y avait notamment "trop de vacances" et qu'ils ont besoin de rattraper certaines compétences. Mais un tel changement dans le calendrier scolaire peut-il facilement être mis en place ? Et est-ce vraiment utile ? Éclairage avec Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire.
Une rentrée anticipée pour les élèves en difficultés, une bonne idée ?
Selon Emmanuel Macron, une rentrée anticipée permettrait aux élèves "qui en ont besoin" de rattraper leur retard avant la reprise des cours en septembre. "Il y a trop de vacances, et des journées trop chargées. Les élèves qu'on aura évalués, et qui en auront besoin, il faut qu'on puisse les faire rentrer dès le 20 août pour leur permettre de faire du rattrapage et nous devons reconquérir le mois de juin pour les élèves qui ne passent pas d'épreuves en fin d'année", a-t-il déclaré. En complément, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a ajouté, lors d'une visite ce vendredi 25 août à l'école L'Arche-Guédon de Torcy, que "le sens de ce chantier, c'est de continuer à développer (les stages de réussite)", soulignant au passage que "vacances ne doit pas rimer avec perte de chances".
Pour la représentante du FSU-Snuipp, en plus d'être une proposition stigmatisante pour ces élèves, celle-ci serait totalement inefficace. "Depuis 2008, les stages de remise à niveau pour les élèves existent pendant les vacances scolaires, et durant la dernière semaine du mois d'août. Et depuis toutes ces années, ils n'ont pas montré leur efficacité sur les élèves qui sont en grande difficulté. On sait que cela ne marche pas", souligne Guislaine David. Par ailleurs, "ces 20% d'élèves, évoqués par Emmanuel Macron, qui ne maitrisent pas les compétences de base en français et mathématiques, s'ils ne les maitrisent pas au 20 août, il y a de fortes chances qu'ils ne les maitrisent toujours pas au 1er septembre. Des miracles ne peuvent pas être réalisés en quinze jours", ajoute-t-elle.
La rentrée dès le 20 août, est-ce vraiment faisable ?
L'annonce d'une rentrée anticipée pour certains élèves a été une vraie surprise pour les syndicats enseignants. En règle générale, ces derniers sont consultés par le ministère de l'Éducation nationale. Mais dans les faits, Guislaine David déclare qu'elle pourrait être mise en place facilement, car le calendrier scolaire ne changerait pas, puisque cela ne concernerait que certains élèves.
Quoi qu'il en soit, dans l'ensemble, les syndicats sont opposés à cette idée qui impacterait également la durée des grandes vacances d'été. "Cela montre aussi une méconnaissance de ce qui est fait dans les écoles. Lorsque Emmanuel Macron annonce cela, on a l'impression qu'on ne fait pas notre travail." Pour l'heure, les contours de cette annonce ne sont pas encore connus et certaines interrogations restent en suspens : "est-ce que cette rentrée se fera sur la base du volontariat des familles, des professeurs ou sera-t-elle obligatoire ?", note le SNUipp-FSU.
Sans oublier, un autre dossier sur la table, celui des JO 2024, puisqu'il a aussi été proposé de décaler d'une semaine la rentrée scolaire pour tous les élèves. La représentante du syndicat nous apprend qu'une nouvelle proposition doit être faite par la direction des affaires juridiques et présentée au Comité supérieur de l'éducation.