Uniforme à l'école : dans quels pays est-il obligatoire ?

On pensait le débat clos, pourtant l'uniforme à l'école revient au cœur des discussions au sein de la sphère politique. Le 27 juillet dernier, lors d'une interview accordée à nos confrères de Midi Libre, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal a déclaré être pour l'expérimentation de l'uniforme à l'école dans les établissements volontaires. "Si la communauté éducative demande à l'expérimenter, par exemple dans le cadre du CNR (Conseil national de la refondation, NDLR), j'y suis favorable", a-t-il indiqué. Suite à cette déclaration, le maire de la ville de Béziers, Robert Ménard, a confié à France Bleu Hérault être prêt à tenter l'expérience, estimant que l'uniforme à l'école pouvait gommer en partie les différences sociales. "Tout le monde ne sera pas jugé sur la qualité de sa de sa chemise et ce qu'il a dans sa tête. Deuxièmement, dans une époque où on est tous obsédés par notre image, peut-être que ça va calmer cette espèce de narcissisme ambiant", argumente Robert Ménard.

L'uniforme à l'école pourrait-il devenir bientôt obligatoire ?

Pour l'heure, l'instauration de l'uniforme à l'école n'est pas à l'ordre du jour au sein du ministère. Pour autant, la position du ministre Gabriel Attal sur le sujet reste la même. Le 15 janvier dernier, alors qu'il était encore ministre de l'Action et des Comptes publics, il déclarait dans le Grand Rendez-vous d'Europe 1/ Les Échos/ CNews : "il faut répondre aux enjeux de la laïcité à l'école aujourd'hui sans attendre à l'uniforme de le faire".

Le ministre estime en effet que l'uniforme à l'école peut répondre à "une attente d'autorité dans notre pays, mais aussi d'appartenance. Quand on a une tenue commune dans le cadre de l'école ou dans un projet, il y a un sentiment d'appartenance aussi qui est recherché par les jeunes", a-t-il précisé. Aujourd'hui, il ajoute que ce n'est pas une solution miracle pour résoudre tous les problèmes dans les écoles. 

Pour ou contre le port de l'uniforme à l'école ?

Quels sont les avantages du port de l'uniforme à l'école ? 

Pour les partisans du port de l'uniforme à l'école, certains y voient une occasion de ne pas stigmatiser un enfant selon son rang social. En effet, la cour de récré est parfois source de comparaison, entre les élèves qui portent des marques et ceux qui s'habillent plus simplement. Les établissements scolaires ayant adopté le port de l'uniforme à l'école avancent certains avantages comme le fait de créer une unité au sein d'un groupe, de permettre d'habituer les élèves à une certaine discipline (comme cela peut être le cas dans certaines entreprises). 

Quels sont les inconvénients de l'uniforme à l'école ?

Parmi les personnes qui sont contre l'idée d'imposer un uniforme à l'école, nombreux sont ceux qui estiment qu'une tenue identique entre les élèves pourrait restreindre leur liberté d'exprimer leur personnalité. D'autant qu'à l'adolescence, les jeunes apprécient se démarquer par un style qui leur est propre. En outre, le côté pratique : le port d'un uniforme à l'école nécessite d'être particulièrement organisé et d'acheter plusieurs tenues identiques. 

Dans quels pays l'uniforme est-il obligatoire pour les élèves ?

Aujourd'hui, dans plusieurs pays et régions du monde, des élèves vont à l'école en portant l'uniforme. Dans certains départements d'outre-mer, cela est d'ailleurs très répandu. En Martinique, un tiers des 218 établissements publics de l'île impose une tenue commune aux élèves afin de gommer les inégalités entre eux. Au-delà, l'Angleterre est le pays de l'uniforme scolaire. C'est même une tradition : 98% des écoles publiques secondaires imposent le port de l'uniforme à l'école. En Irlande aussi, il est exigé dans la plupart des écoles primaires.

À l'échelle de l'Europe, en Allemagne, l'uniforme réapparaît ces dernières années dans certains établissements scolaires. Dans le monde, on peut citer le Japon, la Corée... Au Canada et aux États-Unis, les écoles privées et religieuses en particulier ont également fixé l'uniforme à l'école pour tous les écoliers.