Comment un professeur déjà condamné a-t-il pu enseigner ?

Un enseignant du collège de Villemoisson-sur-Orge a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Déjà condamné en 2006, il a tout de même été autorisé à exercer en France. Une "situation inadmissible" pour la ministre de l'Education nationale.

Comment un professeur déjà condamné a-t-il pu enseigner ?
© Cathy Yeulet

Plusieurs affaires de pédophilie ont secoué l'Education nationale l'an dernier comme celles de Villefontaine ou de Rennes, à tel point que le gouvernement avait adopté un projet de loi visant à faciliter la transmission d'informations entre l'administration et la justice, et à interdire aux personnes condamnées pour pédophilie d'exercer (professionnellement ou bénévolement) au contact d'enfants. Mais une nouvelle affaire vient bouleverser cette démarche.

Un professeur de mathématiques du collège de Villemoisson-sur-Orge vient d'être mis en examen et placé en détention provisoire pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et détention d'images pédopornographiques. Agé de 55 ans, cet enseignant qui a reconnu les faits, avait déjà été condamné en 2006 pour des actes similaires ("relations sexuelles avec un enfant à partir d'une position de confiance et pour voyeurisme") lorsqu'il exerçait en Grande-Bretagne. Cette précédente condamnation avait donné lieu à 15 mois d'emprisonnement et "une exclusion de tout travail avec les enfants".

Le professeur a tout de même pu enseigner en France. Pour la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, il s'agit d'une situation "inadmissible". D'autant que l'Education nationale était au courant de ce dossier, précise la ministre. Mais aucune sanction n'avait été prononcée lors d'une commission administrative paritaire académique qui avait eu lieu en 2007 pour auditionner le professeur sur ces faits. Par conséquent, celui-ci avait pu réintégrer une école pour y enseigner. "Cet aveuglement devant des faits si graves ne peut rester sans suite", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem. Une enquête administrative a été ordonnée pour déterminer les responsabilités de chacun. "Je prendrai, bien évidemment, le cas échéant, les sanctions qui s'imposent", a-t-elle ajouté.