Rythmes scolaires, parents et instits témoignent Et ailleurs ?

Dans le Cher, à Bourges, Yannick témoigne : "En primaire, la mise en place a été effectuée à la rentrée, après une enquête incompréhensible !". Avec au bout du compte, des activités périscolaires qui laissent à désirer : "Coloriage et séance de dessins animés sur télévision ! Pas de moyens, peu d'encadrement, en gros c'est du gardiennage". Pour lui, la réforme est "Arrivée trop vite car l'éducation nationale ne s'est pas donnée les moyens de réaliser cette forme d'accueil" ; c'est finalement son épouse qui a adapté ses horaires afin de "prendre le relai de l'école", explique-t-il.

Marjo, d'Isbergues, dans le Pas-de-Calais, ne semble pas non plus enthousiaste : "Les enfants (deux en primaire et une en maternelle) ne font aucune activité périscolaire qu'ils ne faisaient avant. Après 16h, c'est garderie ! Je trouve ça nul de faire lever les enfants 5 jours par semaine pour finir 30 minutes plus tôt le soir."

A Chery Les Pouilly, dans l'Aisne, Fred ne voit pas d'un bon œil l'organisation quant à l'application des rythmes scolaires : "Les temps d'activités périscolaires se situent avant la reprise de la classe. Pendant 1 h, tous les mardis, jeudis et vendredis". Les élèves pratiquent du sport, des activités manuelles et ses enfants à elle sont fatigués par cette nouvelle organisation : "Et dans quel état arrivent-ils en classe pour y travailler puisqu'ils ont déjà donné de leur temps de concentration ?", s'interroge-t-elle.

Michael, cadre chellois (Seine-et-Marne), est papa d'une fille et d'un garçon de 6 et 3 ans. Aucun problème de son côté, les enfants se levaient de toute façon le mercredi. C'est côté activités que le bât blesse. "Dans les petites villes, le problème du personnel est important. Quand il s'agit de sport, ça va encore. Mais pour choisir des activités autres, comme toutes les écoles ont besoin de personnel au même moment, les animateurs qualifiés manquent, forcément !".

Rares sont ceux qui, comme Sauveur Fortuné, à Bonifacio (Corse), sont plein d'espoir : "Les perspectives sont bonnes mais il faudra former les parents, les conseillers municipaux et tous les intervenants qui proposent leurs services d'animation. C'est probablement le plus grand bouleversement d'idée jamais abordé dans l'éducation qui dépasse de loin l'enseignement habituel. Ce chantier mettra une décennie pour aboutir mais l'enjeu de la formation et l'éducation des petits Français en dépend".

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