Episiotomie, douleur lors de l'accouchement... Quelles sont les dernières recommandations ?

Pour respecter au mieux les attentes des futures mamans, la Haute Autorité de Santé publie une liste de recommandations destinées à l'ensemble des services de maternité et des professionnels de santé. Quelles sont-elles ?

Episiotomie, douleur lors de l'accouchement... Quelles sont les dernières recommandations ?
© Famveldman - 123RF

En France, 800 000 bébés voient le jour chaque année. Autant d'accouchements qui, même si pour la plupart se déroulent sans complication, ne correspondent pas toujours aux attentes des femmes enceintes et du couple. Face à ces divergences, la Haute Autorité de Santé a publié des recommandations à destination des professionnels de santé. L'objectif : les aider à ajuster leurs interventions en fonction des préférences des femmes prêtes à accoucher désirant "bénéficier d'une prise en charge plus respectueuse de la physiologie de la naissance", indique la HAS dans son communiqué. L'idée serait ainsi de "garantir la sécurité de la mère et de l'enfant tout en répondant à la demande des femmes de réduire au minimum nécessaire les interventions médicales". Cette dernière tient tout de même à préciser que cette liste de recommandations concerne les femmes en bonne santé et à bas risque obstétrical, c'est-à-dire dont l'accouchement débute spontanément et présente un faible risque de complications.

Vers un accompagnement personnalisé. Tout d'abord, la HAS souhaite mettre en place un dialogue de qualité et plus transparent entre les femmes et les professionnels de santé (sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, anesthésistes réanimateurs, pédiatres…) : la femme enceinte devrait ainsi être en mesure de formuler ses attentes et le professionnel, de tout mettre en œuvre pour y répondre de manière adaptée. Surtout, les femmes enceintes et plus généralement le couple, devraient avoir la possibilité d'obtenir des "informations claires, précises et loyales sur les différentes étapes de l'accouchement, ainsi que sur l'ensemble des interventions médicales possibles ou nécessaire pendant le travail et l'accouchement". Par ailleurs, tant que les risques obstétricaux (nécessitant une pose de forceps, d'une ventouse ou le recours à une césarienne…) – réévalués de façon permanente jusqu'à l'accouchement – demeurent faibles, la HAS préconise de minimiser les interventions techniques ou médicamenteuses au strict nécessaire et surtout "dans le respect du choix des femmes". D'autres recommandations ont été émises : parmi elles, limiter les touchers vaginaux, laisser la femme pousser de la manière qui lui semble la plus efficace et la soutenir dans son choix non médicamenteux de la prise en charge de sa douleur…

Moins d'actes médicaux systématiques. La HAS recommande de ne pas recourir à l'expression abdominale pendant le travail ou l'expulsion, technique souvent traumatisante pour la femme et son entourage. Toutefois, administrer de l’ocytocine lors de l'expulsion afin de prévenir les hémorragies du post-partum est vivement conseillée. Concernant le recours à l'épisiotomie : celui-ci ne doit pas être systématique, particulièrement chez la femme primipare (qui accouche pour la première fois), mais doit "se fonder sur l'expertise clinique de l'accoucheur", précise la HAS.

Une fiche mémo pour accueillir le nourrisson. Afin d'améliorer la qualité et la sécurité des soins du nouveau-né, puis pour prévenir et réduire les morbidités et la mortalité infantiles, la HAS a mis au point une fiche mémo qui s'attache à la prise en charge immédiate du nouveau-né en salle de naissance. Elle garantit le respect des temps physiologiques de la naissance, de la bientraitance des parents et de l'enfant, et privilégie le contact précoce et le peau à peau entre la mère et l'enfant dès lors que l'état de santé du bébé est jugé satisfaisant. Enfin, cette fiche détaille les interventions médicamenteuses et techniques réalisées sur le nouveau-né qui, la HAS le rappelle, doivent être préalablement consenties formellement par les parents.