Comment connaître le pH de son sol de jardin ?
Chaque sol est différent, puisqu'il est le résultat d'une interaction complexe entre le monde vivant et des éléments en décomposition. Le pH est l'une des variables à connaître pour réussir ses cultures, et bonne nouvelle : il est très facile de le mesurer.
Pourquoi mesurer le pH de son sol ?
Connaître le pH de son sol permet d'évaluer son taux d'acidité. En général, le pH d'un sol varie de 4 à 8. Les taux en dessous de 7 indiquent un sol acide, ceux au-delà un sol basique.
Selon son taux d'acidité, la terre va absorber plus ou moins facilement certains nutriments, comme le calcium, le magnésium ou le fer. Un pH non adapté aux cultures peut entraîner des carences chez certaines plantes. Si la plupart d'entre elles s'accommodent d'un pH entre 6,5 et 7, c'est-à-dire légèrement acide, certaines vont mieux se développer dans des sols basiques. Les terres calcaires ont un pH basique, d'où la confusion entre sol calcaire et sol basique.
Certains végétaux préfèrent les sols basiques - également appelés alcalins :
- au potager : les choux, les salades, les carottes...
- au jardin : les hellébores, la lavande, les marguerites, les roses trémières le seringat...
D'autres s'épanouiront mieux dans des sols acides :
- au potager : les courges, les panais ou les pommes de terre
- au jardin : les plantes de bruyère, les delphiniums, les hortensias, les lupins, les magnolias, les rhododendrons et la plupart des plantes à bulbes.
Comment mesurer le pH d'un sol ?
Pour obtenir une première indication, observez votre sol et ce qui y pousse. Touchez la texture de votre terre :
- Les sols acides dont argileux (humides et collants en hiver, durs et compacts en été) ou sableux.
- Les sols basiques sont généralement constitués de terre calcaire qui ne colle jamais aux outils et ne retient pas l'eau longtemps.
Examinez les végétaux qui se développent naturellement sur cette zone : les plantes dites bio-indicatrices sont un très bon révélateur de l'état du sol.
- Dans un sol acide, vous trouverez à l'état sauvage : du plantain, de la prêle, des boutons d'or, des pâquerettes, des digitales pourpres ou encore de l'ajonc.
- Dans un sol basique pousseront du bleuet, du chardon, du chiendent, des coquelicots, de la chicorée, des hellébores, du millepertuis, du trèfle blanc, du thym...
Après ces premiers observations, vous pouvez affiner vos estimations en procédant à des tests. Lorsque vous souhaitez connaître le pH de votre terre, réalisez des prélèvements dans plusieurs zones du jardin : le sol y est rarement homogène.
- Dans une assiette, déposez un peu de terre et ajoutez-y un peu de vinaigre : le calcaire va provoquer une réaction effervescente.
- Mélangez un peu de terre à de l'eau déminéralisée et ajoutez du bicarbonate de soude. Si une réaction se produit, votre sol est acide.
Si les échantillons ne réagissent ni au vinaigre ni au bicarbonate c'est que votre terre est neutre (pH situé à 7).
Comment mesurer le pH avec des tests ?
Vous pouvez acheter en jardinerie des boîtes de tests de pH. Pour les réussir :
- Prélevez plusieurs échantillons de terre, entre 5 et 15 cm de profondeur.
- L'échantillon doit être sec et nettoyé des racines, résidus ou débris.
- Placez-le dans le tube fourni, ajoutez de l'eau déminéralisée, mélangez et laissez reposer.
- Trempez la bandelette pH selon le temps indiqué
- La couleur indiquera le taux d'acidité, l'échelle sera précisée sur les indications.
En jardinerie, on trouve également des pH mètres, généralement vendus à des prix variant de 50 à 100 euros, à planter dans le sol et fonctionnant en quelque sorte comme un thermomètre. Les bandelettes sont généralement suffisantes pour le jardinier amateur, qui n'a pas besoin d'une estimation trop précise de la nature de sol sol.
Peut-on modifier le pH du sol ?
Une fois le test pH réalisé, vous comprendrez enfin peut-être pourquoi telle plante refuse de pousser, quand une autre développe des feuilles jaunes à cause des carences.
Il est difficile de changer le pH du sol, c'est un travail en profondeur qui s'effectue sur le long terme.
Pour modifier un sol acide, vous pouvez ajouter des amendements calciques pour relever le pH.
Pour modifier un sol basique, vous pouvez l'enrichir avec du compost, des aiguilles de pin, du purin. Il faut apporter régulièrement de la matière organique car les terres calcaires retiennent peu les nutriments. Vous pouvez également ajouter du sulfate de fer ou du soufre. Mais sachez que cette opération est un travail de chimiste de longue haleine, sans garantie de résultats.