Orgasme prostatique : plaisir intense, comment lui faire découvrir ?

L'orgasme prostatique est un plaisir masculin puissant associé à la stimulation de la prostate. Comment évoquer le sujet avec son homme et oser une promenade en duo vers son point P ? Les 5 étapes à suivre.

Orgasme prostatique : plaisir intense, comment lui faire découvrir ?
© 123rf-Katarzyna Bialasiewicz photographee.eu

Le point P (pour point prostate) est à l'homme ce que le point G (pour point de Gräfenberg) est à la femme. Lorsqu'il est massé, il procure énormément de plaisir. Mais pour accéder à ce plaisir "prostatique", plusieurs étapes préalables sont les bienvenues : d'une part comprendre son corps, d'autre part laisser tomber quelques barrières pour oser l'aventure puisque cette glande exclusivement masculine est située sous la vessie, à environ 7 centimètres de l'entrée de l'anus. "La communication est de mise", précise d'emblée Nathalie Giraud Desforges, sexothérapeute et fondatrice de Piment Rose. Pour être à l'aise, inutile de poser la question de but en blanc (tu veux ?). On peut invoquer un article lu, un témoignage, un livre sur le plaisir prostatique... Et on attend la réaction… L'homme sera curieux. "D'autant plus si on lui explique que c'est aussi bon pour la santé – oui masser la prostate a des vertus thérapeutiques – et que cela permet de tenir plus longtemps au lit." Envie d'essayer ? 5 étapes à respecter.

1. Dépasser le tabou de la voie anale

"Derrière le massage de la prostate se cache des sensations nouvelles, explique Nathalie Giraud Desforges. Et qui dit sensations nouvelles dit inconnu et donc peur de l'inconnu." A cela s'ajoute le passage obscur à emprunter pour atteindre la prostate : l'anus. Cette idée freine bien souvent les hommes qui craignent de perdre en virilité et puissance sexuelle. Un sondage Ifop de mars 2022 a montré que plus de trois quarts des hommes (76%) refusaient (encore) d'expérimenter le plaisir prostatique avec leur partenaire féminine. Dans le détail, 52% des hommes refuseraient de se faire pénétrer l'anus par le doigt, et 65% par un objet (plug, sextoy). Pour la majorité des hommes, leur propre corps reste un domaine impénétrable, refusant toute forme d'intrusion ou de pénétration – pratique essentiellement associée au corps féminin et aux couples homosexuels

"Si la prostate était sur le gland, il n'y aurait pas de réticence !"

"Si la prostate était sur le gland, il n'y aurait pas de réticence !", s'exclame Nathalie Giraud Desforges. C'est là que la partenaire peut intervenir et se montrer rassurante. Comme le confie Adam, responsable du webzine nouveauxplaisirs.fr, beaucoup d'hommes y pensent et certains essaient en douce. "Ils n'en parlent pas à leur compagne de peur d'être perçu comme gay, nous dit-il. L'image de ce plaisir est encore difficile, mais l'information circule, nous sommes sur la bonne voie."

2. Lâcher-prise et se rendre disponible

"L'orgasme prostatique est intense", témoigne Adam. D'une part, le plaisir peut être multi-orgasmique, d'autre part, la sensation est plus diffuse, plus continue, contrairement au plaisir éjaculatoire plus bref (un pic et on redescend). "Cet orgasme prostatique peut permettre aux hommes de mieux comprendre l'orgasme féminin, précise Adam. Car pour l'atteindre, il faut se rendre disponible, être complètement détendu. Ici, pas de plaisir mécanique, mais un besoin de confiance, d'abandon. Cela peut renforcer la complicité dans le couple.Le summum de cet orgasme possiblement multiple et intense, c'est l'orgasme éjaculatoire en même temps. Mais pour cela, il faut un peu d'entraînement. D'abord apprivoiser sa prostate pour jouer, découvrir, tâter…

3. Commencer par masser le périnée...

Si les femmes ont très souvent envie d'amener leur partenaire sur ce terrain, c'est pour partager ensemble de nouveaux plaisirs. Mais il n'est jamais facile de se lancer. On peut commencer par un doigt sur la zone du périnée, car en massant le périnée, on masse par ricochets la prostate. Difficile de se tromper car la zone est petite et se situe juste entre les testicules et l'anus. "Il faut appuyer assez fort", conseille Nathalie Giraud Desforges. Ensuite, on peut doucement aller vers l'anus et observer les réactions de son partenaire. Il retirera notre main ou bougera son corps rapidement s'il n'est pas tenté, ou au contraire, s'arrangera pour que l'on reste. Il faut y aller très doucement pour ne pas le fermer (si on n'en pas discuté avec lui avant).

4. Puis la prostate avec le doigt

Si l'homme est prêt à essayer ce nouveau plaisir, le doigt peut être introduit doucement dans l'anus (ne pas hésiter à utiliser du lubrifiant pour faciliter la pénétration). La prostate se situe à environ 7 centimètres. On peut aussi utiliser un masseur prostatique. Le doigt doit travailler comme un masseur : l'idée n'est pas de faire des allers-retours dans l'anus, mais de faire "coucou" (comme si on appelait quelqu'un) vers la prostate. Il faut jouer doucement avec la pulpe du doigt en massant une zone que l'on peut ressentir comme bombée. Il faut aussi se fier au partenaire, à ses réactions de plaisir et s'adapter en conséquence. "Pas d'inquiétude cependant, le plaisir n'est pas immédiat. Tout dépend si l'homme est détendu, encore réfractaire… Il faut du temps. Cette zone s'éveille en douceur", nous apprend Adam.

Masseur prostatique
Masseur prostatique © Yuriy Pankratov

5. Ne pas insister s'il n'est pas à l'aise

La règle d'or est ensuite de ne pas insister. Il est important que l'idée fasse son chemin (sept centimètres, c'est ça ?). Comme le signale Adam, l'idéal est que l'homme se confronte d'abord à lui-même et teste. "Il peut même prévenir sa partenaire. C'est plutôt excitant de savoir que son homme tente des choses… Seul, il sera davantage à l'écoute de ses sensations, il découvrira son corps" Pour mieux être à l'écoute de sa partenaire par la suite.

Merci à Nathalie Giraud Desforges, sexothérapeute et à Adam, responsable du webzine nouveauxplaisirs.fr.

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