9 femmes sur 10 ont déjà subi une pression pour avoir un rapport sexuel

Le collectif féministe #NousToutes a réalisé un appel à témoins sur le consentement, auquel près de 100 00 femmes ont participé. Et le bilan est effroyable : 9 femmes sur 10 avouent avoir déjà subi une pression pour avoir un rapport sexuel.

9 femmes sur 10 ont déjà subi une pression pour avoir un rapport sexuel
© ALAIN ROBERT/SIPA

À l'heure des mouvements #MeToo, #BalanceTonPorc et plus récemment #JeSuisVictime, la question du consentement sexuel est plus que jamais sur le devant de la scène. Le mouvement féministe #NousToutes a réalisé une enquête sur la notion de consentement avec un appel à témoignages qui a engendré près de 100 000 réponses en dix jours, dont 96 000 femmes, a révélé Le Parisien ce mardi 3 mars.
"Cette enquête montre à quel point ce sujet est un sujet majeur pour les femmes. Il y a une méconnaissance dans la société de ce que sont des rapports à égalité", assure la militante féministe Caroline De Haas. Comme le relaie France Info, ce sont les réponses des 96 000 femmes qui ont été analysées. Et la conclusion fait froid dans le dos. En effet, neuf femmes sur dix qui ont participé à cet appel ont déclaré qu'on leur avait déjà mis la pression pour avoir un rapport sexuel. "Dans 88% des cas, c'est arrivé plusieurs fois", peut-on lire dans le communiqué de presse du mouvement. "C'est un chiffre impressionnant mais il a peu étonné parmi les militantes, c'est la réalité", ajoute Caroline De Haas. 

60% des "premières fois" sont non consenties 

La majorité des témoignages indique que ces relations non consenties ont eu lieu lors du premier rapport sexuel. En effet, 60% des femmes affirment que leur première fois était non désirée. De plus, pour 36% de ces femmes, le rapport a eu lieu avant leur 15 ans.

Autre chiffre marquant de cette enquête : plus d'une sondée sur deux (53,2%) déclare "avoir fait l'expérience avec un ou plusieurs partenaires d'un rapport sexuel avec pénétration non consenti". Parmi elles, 64,8 % expliquent que cela s'est produit à plusieurs reprises au cours de leur vie. Pour la militante féministe Caroline De Haas, ce chiffre montre "à quel point on a un problème grave".

Ces témoignages révèlent que les violence subies ne sont pas uniquement physiques, mais également verbales, provoquant un impact psychologique doublement dévastateur chez la victime. "T'es frigide", "coincée, "pas normale", "chiante"... Environ une femme sur deux déclare avoir subi des remarques dégradantes après un refus de rapport sexuel. Rappelons que selon la loi française, tout acte de pénétration sexuelle commis avec violence, contrainte, menace ou surprise constitue un viol.

En finir avec la culture du viol

Face à ces résultats, relayés sur les réseaux sociaux via le hashtag #JaiPasDitOui, le collectif #NousToutes demande à ce que "la notion de consentement devienne un sujet politique". " Il est à la fois un enjeu d'égalité, de santé publique et une condition nécessaire pour en finir avec la culture du viol comme avec les violences sexistes et sexuelles", peut-on lire dans le dossier tiré des résultats. Le collectif réclame au gouvernement la mise en place d'un "module obligatoire dans la scolarité sur la question du respect et sur la prévention des violences sexistes et sexuelles", ainsi qu'un seuil d'âge de non-consentement pour les enfants.