Nouveau drame féministe en Iran, une jeune femme se suicide après 12 jours de torture en prison

Elle s'appelait Yalda Aghafazli, elle avait 19 ans. Cette jeune Iranienne a mis fin à ses jours après avoir été libérée de la prison d'où elle a été torturée pendant 12 jours. Retour sur le parcours de cette jeune fille qui devient à son tour le symbole de la mobilisation en Iran.

Nouveau drame féministe en Iran, une jeune femme se suicide après 12 jours de torture en prison
© Jaap Arriens/Sipa USA/SIPA (publiée le 18/11/2022)

Alors que l'Iran est secoué par une vague de protestations anti-régime, déclenchées par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans morte après son arrestation par la police des mœurs de Téhéran pour non-respect présumé des règles relatives au hijab, la jeunesse iranienne, composée notamment d'étudiants et d'universitaires, constitue l'avant-garde des protestations. Malgré une répression sanglante, de nombreuses Iraniennes continuent de manifester, et parmi elles, Yalda Aghafazli, une artiste de 19 ans dont on vient d'apprendre le suicide.

Qui est Yalda Aghafazli, le nouveau visage de la révolte iranienne ?

Descendue manifester dans les rues de Téhéran, Yalda Aghafazli est arrêtée à son tour le 26 octobre sur la place Enghelab, dans la capitale iranienne, avant d'être incarcérée dans la prison d'Evin pendant trois jours, puis d'être transférée dans la prison pour femmes de Qarchak le 29 octobre. Libérée 10 jours plus tard, elle n'a pas été informée des charges retenues contre elle. Quelques jours après sa sortie, Yalda Aghafazli est retrouvée morte chez elle. La police iranienne évoque une overdose qui aurait causé la mort de la jeune femme de 19 ans.  

Un suicide aux circonstances encore assez troubles

Que s'est-il passé pour que seulement cinq jours après sa libération, la jeune femme décide de mettre fin à ses jours ? Yalda Aghafazli, qui avait entamé une grève de la faim avant d'être libérée du centre de détention de Qarchak, a laissé deux messages vocaux qui circulent désormais sur les réseaux sociaux. La jeune femme, qui s'exprime en farsi, dit qu'elle a été battue en prison pendant 12 jours mais qu'elle n'a pas pleuré, elle a seulement crié. Elle explique également qu'elle ne regrette pas d'avoir manifester et qu'elle l'a dit aux officiers. Dans un enregistrement, on entend son amie demander de diffuser son histoire...

"Les autorités iraniennes dénoncent des "émeutes" instrumentalisés par des puissances étrangères et répriment violemment la vague de contestations, alors que les actions de protestation ne montrent aucun signe d'apaisement malgré cette répression. Selon un bilan établi mercredi par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, au moins 342 manifestantes et manifestants ont été tués par les forces de l'ordre" souligne RTS.