Elle chante "Bella ciao" pour la liberté en Iran : cette vidéo qui émeut le monde entier

Qui est cette jeune Iranienne qui interprète Bella Ciao en farsi ?

Alors que qu'en vent de colère gronde en Iran depuis une dizaine de jours et que les premières manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini ont tourné en contestation anti-régime, le chant de la révolte incarné par une jeune Iranienne touche le cœur du monde entier. Dans une vidéo publiée le 26 septembre dernier sur le compte Twitter @Gandom_Sa007, une jeune femme, non voilée, interprète en farsi Bella Ciao. Massivement relayée sur les réseaux sociaux, la reprise du chant des partisans italiens est devenue en quelques jours l'hymne des manifestations qui embrasent l'Iran. Il faut dire que l'interprétation de la jeune femme, dont on ignore l'identité mais que l'on suppose iranienne, est tout à fait bouleversante. "Absolument magnifique ! Bella ciao chanté par une Iranienne en persan. Ces femmes sont impressionnantes… Vive la liberté" a relayé Farid Vahid, directeur de l'Observatoire du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès, ce week-end sur Twitter.

Pourquoi Bella Ciao incarne la révolte iranienne ?

Chant révolutionnaire italien mondialement connu, et notamment par les plus jeunes grâce au succès de la série espagnole Casa de Papel qui en avait fait son hymne, Bella Ciao était bien avant cela l'hymne antifasciste italien. Chant des résistants pendant la Seconde Guerre, le chant puise ses origines dans le combat des ouvrières agricoles pour l'amélioration de leurs conditions de travail au XIXe siècle. Devenu l'un des symboles universels de la résistance à travers le monde, Bella Ciao est aujourd'hui le chant de la jeunesse iranienne qui se soulève, à Téhéran comme dans tout le pays, contre des autorités religieuses liberticides.

#MashaAmini, le hashtag d'une révolution

Ce hashtag qui souffle comme un vent de liberté sur la jeunesse iranienne est celui Mahsa Amini. Le 13 septembre dernier, cette jeune femme originaire du Kurdistan iranien était arrêtée par la police des mœurs iranienne pour "tenue indécente". Après trois jours de coma, le jeune femme de 22 ans meurt à l'hôpital. La nouvelle provoque des manifestations de colère dans tout le pays et de nombreuses Iraniennes défient les autorités en brûlant leur voile et en se coupant les cheveux en pleine rue. En dix jours, ce sont au moins 54 manifestants qui auraient été tués au cours de violents affrontements et plus de 700 interpellées, tandis que les autorités iraniennes appellent les forces de l'ordre à agir "fermement" contre les manifestants.