Que retenir de la fashion week de Milan printemps-été 2020 ?

La fashion week de Milan printemps-été 2020 nous a gratifié de moments forts comme le défilé Picasso de Moschino, glamour avec Jennifer Lopez chez Versace, mais aussi polémique à l'image du mannequin protestataire chez Gucci. Retour sur cette semaine mouvementée.

Que retenir de la fashion week de Milan printemps-été 2020 ?
© Splash News/ABACA

La fashion week de Milan printemps-été 2020 a été pour le moins retentissante. Sur les podiums italiens, les maîtres de l'élégance étaient nous ont livré une saison sophistiquée. Le style individuel est vénéré chez Prada et Missoni qui profitent de l'été pour prôner une mode spontanée, en mix and match (mais paraît toujours intello). Dans un registre arty beaucoup plus assumé, Jeremy Scott crève l’écran avec une collection Moschino printemps-été 2020 inspirée par Picasso, où l'on retrouve son obsession pour les vêtements en deux dimensions poussée au sublime. Motifs peints et cheveux passés au pinceau confirment cette tendance beaux arts chez Marni. Et lors qu'elle n'est pas rendu précieuse par sa recherche, la mode l'est par ses coupes et ses matières. Sportmax fait du cuir sont atout majeur quand Stella Jean mise sur les broderies et Armani les étoffes vaporeuses. De tous bords, c'est en arrière que l'on puise pour trouver la douceur de l'été, les 60's chez Fendi à l'aube d'une nouvelle ère sans Karl Lagerfeld, les 70's pour une vestiaire parfait chez Alberta Ferretti ou encore les années 2000 avec le retentissant défilé Versace. 

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Fendi printemps-été 2020 © Luca Bruno/AP/SIPA

Ok Google, montre nous des stars

Non content d'offrir une saison haute en couleurs, Milan a excellé dans l'art du buzz. Max Mara a débuté les hostilités avec une brochette de tops pastel en clôture de son défilé, composée notamment des sœurs Hadid, et de Kaia Gerber. Mais le paroxysme a été atteint chez Versace par Jennifer Lopez. La star de 50 ans a défilé dans une réinterprétation (encore plus dénudée) de sa robe iconique des Grammy Awards 2000. Celle qui ne manque pas une occasion de renfiler sa tenue phare a cette fois servi de prétexte à un partenariat inédit avec Google. À la fin du défilé, Donatella Versace a offert au géant du web son premier podium en interpellant Google Home "Ok Google, maintenant montre nous la vraie Jennifer Lopez".  Le lien ? À l'époque, l'apparition de JLo avait généré tant de requêtes sur Google que le moteur de recherche avait dû plancher sur une nouvelle fonctionnalité. C'est ainsi qu'avec le concours de Versace, Jennifer Lopez a inspiré Google Images. Un story telling idéal pour ce qui restera l'image forte de cette fashion week. 

L'allégorie Gucci qui passe mal 

L'art du happening n'est pas sans risque dans la mode. Le très cérébral designer de Gucci, Alessandro Michele en a fait les frais pour son défilé Gucci printemps-été 2020 en clôture de la fashion week de Milan. Cette saison, le créateur a livré une réflexion autour des carcans sociétaux et de leur conséquence sur la liberté de pensée et a, pour ce faire, fait siéger ses invités dans une salle d'attente à la luminosité clinique, devant un tapis roulant central. Moins kitsch et riche en détails qu'à l'accoutumée, la collection jouait tout de même sur des codes 70's et la singularité des associations dans des silhouettes brillantes. Pourtant, ce n'est pas elle qui a suscité l'émois. Le show s'est ouvert sur soixante looks blancs dérivés des camisoles de force et symbolisant le contrôle de la société normative. Une performance qui n'a pas été au goût du mannequin Ayesha Tan Jones qui a protesté en montrant sur les paumes de ses mains l'inscription "la santé mentale n'est pas une mode". De quoi rappeler un certain défilé printemps-été 2001 signé Alexander McQueen autour de la démence qui avait déjà, à l'époque, fait débat.