Les montres mythiques des horlogers

Écrin de temps et de technologie, les montres horlogères ont inscrit leurs aiguilles dans l'histoire. Tank de Cartier, Oyster de Rolex, Speedmaster d'Omega... Découvrez les plus illustres garde-temps.

Les montres mythiques des horlogers
© Piaget

Les petits mécanismes à grandes révolutions sont le secret des horlogers. Accessoire de prestige mais aussi outil de précision, les montres ne cessent de se sophistiquer. Depuis que le gousset est devenu un bracelet au début du XXème siècle, les ateliers horlogers rivalisent d'innovations pour faire de leur instrument de mesure du temps un bijou de technologie.
Chacun sa spécialité. Que ce soit au contact de la plongée, de l’aérospatial, du polo, ou pour répondre à des exigences de finesse et de justesse, les ateliers ont forgé des modèles mythiques devenus les signatures de leur savoir-faire. Quelles sont les montres qui ont fait date dans l'histoire de l'horlogerie ? Découvrez cette poignée de merveilles.

La Tank de Cartier

À l'orée du XXème siècle, Louis Cartier, petit fils du fondateur de la maison et grand amateur d'horlogerie, pense une montre de poignet pour son ami pilote Alberto Santos-Dumont. Nous sommes en 1904 et les premiers traits de la Tank se dessinent : un cadran qui intègre les attaches du bracelet et un design épuré, pour que l'heure soit visible d'un coup d'œil, caractérisent ce modèle ultra moderne. En 1916, avec l'aide d'Edmond Jaeger et de la Maison LeCoultre pour la réalisation du mécanisme, naît la première Tank. Inspirée des chars blindés anglais apparus lors de la première guerre mondiale pour leur robustesse mais aussi infusée dans les mouvements artistiques contemporains (néoplaticisme ou encore l'école du Bauhaus), elle détonne par son allure singulière. Montre mécanique à mouvement perpétuel, la Tank innove jusque dans son bracelet à boucle déployante, une nouveauté pratique et élégante. Succès dès sa sortie en 1919, elle ne quittera plus les poignets des plus grands, de Saint Laurent à Charlotte Rampling, de Catherine Deneuve à Princesse Diana.

La Tank Solo de Cartier © Cartier

La Calatrava de Patek Philippe

À la génèse de la Calatrava, il y a la référence 96. En 1932, l'horloger suisse lance une montre sobre qui fait la part belle à la fonctionnalité, toujours dans la mouvance de l'école du Bauhaus. Inscrite dans la tradition des premières montres bracelet au cadran rond hérité des montres à gousset, son esthétique pure, classique, marque la maison horlogère. Si bien que le modèle se décline en 1934, 1942, 1946, 1962... jusqu'à être considéré comme une ligne à part entière en 1980. À cette époque, le nom de "Calatrava", lui est donné, en référence à la croix emblématique de Patek Philippe empruntée à un ordre militaire hispanique du XIIème siècle. Au fil des modèles, cette montre se pare de nouvelles complications et tics esthétiques comme les clous de Paris sur la mythique 3520D qui en font toujours une référence dans le paysage horloger. 

La Calatrava 5296G de Patek Philippe © Patek Philippe

L'Oyster de Rolex

Ce sont les prouesses techniques qui font entrer la Oyster de Rolex dans la légende. Armée du premier boîtier étanche "à couronne vissée", ce qui lui vaut le nom de "Oyster" ou "huître" à sa sortie en 1927, elle profite d'une couverture médiatique énorme quand elle s'affiche au poignet de Mercedes Gleitze qui bat cette année là le record de la traversée de la Manche à la nage. Dès lors, la montre est promise à un grand avenir. En 1931, elle s'équipe du premier mouvement à remontage perpétuel qui utilise le mouvement du bras pour se remonter. En 1967 la Oyster Perpetual Sea-Dweller, une montre de plongée professionnelle se dote d'une valve à hélium qui permet de réguler la pression lors des phases de décompression. Aujourd'hui étanche jusqu'à 1 220 mètres, le modèle ne cesse d'évoluer pour accompagner les performances sportives et continuer de s'inscrire dans l'histoire. 

L'Oyster Perpetual Sea-Dweller de Rolex © Rolex

La Reverso de Jaeger-LeCoultre

Selon la légende, le boîtier pivotant de la Reverso aurait été conçu pour relever un challenge. Lassé de briser sa montre lors des matchs de polo joués en Inde, un officier anglais aurait mis Jacques-David LeCoultre au défi de trouver une solution pour la protéger. Ce sera chose faite avec ce système singulier. Profondément ancré dans une esthétique Art déco, la montre pensée en 1931 possède la particularité d'être ourlée de gordons et d'épouser les proportions du nombre d'or. Un véritable bijou intemporel dans son esthétique et sophistiqué dans sa mécanique dans la tradition de l'horloger Jaeger-LeCoultre. Dotée d'un mouvement mécanique à remontage manuel à l'origine, la Reverso se conjugue aujourd'hui au mode automatique pour plus de modernité. Son facétieux revers est également un canevas parfait pour la personnalisation. 

La Reverso Tribute Moon de Jaeger-LeCoultre © Jaeger-LeCoultre

La Speedmaster d'Omega

Parmi les créations horlogères cultes, la Speedmaster d'Omega se distingue par son destin hors norme. Né en 1957, ce chronographe sportif à mouvement mécanique est le seul à passer tous les tests de mise à l'épreuve de la NASA en 1964. Forte de sa résistance aux chocs, aux températures extrêmes, à la pression ou encore à l'humidité, elle est homologuée pour équiper les missions spatiales. Ainsi, au mois de juillet 1969, l'Omega Speedmaster Professionnal s'affiche au poignet de Buzz Aldrin et devient l'unique montre a avoir été portée sur la Lune. Ses nombreuses missions extra-terrestres lui vaudront le surnom de "Moonwatch". En 1970, quand la mission Apollo 13 est en danger, elle est l'unique outil qui permet aux astronautes de piloter leur retour sur terre. Ce rôle crucial lui vaudra la plus haute distinction de la NASA, le Snoopy Award. Soixante ans plus tard, l'exceptionnel garde-temps a été décliné dans des centaines de versions et produite à 2 millions d'exemplaires. 

La Speedmaster Moonwatch Chronographe Professional de Omega © Omega

L'Altiplano de Piaget

La manufacture du Jura suisse fondée par Georges Edouard Piaget reste dans l'ombre jusqu'en 1943. Mais c'est après les années 50 qu'elle assoit sa renommée grâce à une spécificité : l'extra-plat. Dans ce domaine, la ligne Altiplano fait figure de référence. Créée en 1957 avec la présentation du calibre extra-plat de 2mm seulement, elle possède le mécanisme le plus fin du marché. En 1998, elle est nommée Altiplano en hommage au haut plateau de la cordillère des Andes du même nom. Avec une telle prouesse, cette montre mécanique à remontage automatique joue les élégantes épurées et fait figure de classique.

L'Altiplano G0A31114 de Piaget © Piaget