"C'est l'une de mes marques préférées..." : cette maison de luxe née il y a 160 ans est dans la tourmente - les fans s'inquiètent
La concurrence se fait de plus en plus rude sur le marché du luxe, y compris pour cette maison de mode familiale fondée il y a plus de 160 ans, célèbre pour ses pièces intemporelles. Décryptage.
Ce n'est un mystère pour personne, le monde du luxe n'a jamais été aussi concurrentiel qu'aujourd'hui, et pour cause. Entre l'essor des marchés émergents, notamment en Asie, l'exigence des nouveaux consommateurs qui recherchent une identification et des valeurs partagées avec la marque, et l'impact de la digitalisation, certaines marques de mode peinent à suivre la cadence. C'est le cas de cette maison de luxe que l'on adore, sujette à plusieurs crises ces dernières années.
Devenue célèbre pour son trench-coat iconique et son motif tartan, imaginé en 1921, cette maison de luxe britannique a souffert d'une crise d'identité qui semble avoir nui à sa croissance et à son prestige. Le premier facteur étant probablement lié au fait que la marque a perdu son attrait auprès de la nouvelle génération, malgré les efforts déployés pour moderniser son image sous l'impulsion de créateurs comme Christopher Bailey, puis Riccardo Tisci. Dans une tentative de diversification, la maison britannique a exploré des lignes plus avant-gardistes, mais cette approche a déconcerté certains clients traditionnels sans pour autant séduire entièrement la génération Z. Le départ de Tisci en 2022 a marqué un tournant, car son style n'a pas réussi à repositionner l'enseigne de manière cohérente dans l'univers ultra-compétitif du luxe contemporain.
Au-delà de cela, Burberry a fait face à des défis structurels et financiers non négligeables. En effet, la pandémie de COVID-19 a fragilisé le secteur du luxe en raison de la baisse des flux touristiques, particulièrement ceux provenant de Chine, un marché alors clé pour Burberry. La reprise économique n'a pas suffi à redresser complètement la situation, et la marque est désormais en quête de stratégies pour relancer ses ventes tout en renouant avec sa base de clients.
C'est précisément dans cette démarche que Burberry a décidé d'embaucher Daniel Lee, connu pour ses succès chez Bottega Veneta, espérant qu'il pourrait insuffler une nouvelle dynamique à l'histoire de la maison. Depuis ses débuts en tant que directeur artistique, Daniel Lee mise sur un retour aux racines britanniques et à l'esthétique classique de Burberry, visant à renforcer son caractère patrimonial tout en intégrant des éléments décalés, plus modernes. Un parti pris qui reflète bien sa volonté de reconnecter l'enseigne à son esthétique originelle sans tomber dans le piège du passéisme.
Fondée en 1856 par Thomas Burberry à Basingstoke, en Angleterre, Burberry s'est rapidement hissée au sommet du luxe classique britannique. En 1879, le créateur fait entrer sa boutique dans l'histoire de la mode en concevant la "gabardine", un tissu imperméable, léger et résistant au froid qui propulse Burberry sur la scène internationale. Le trench-coat, réalisé pour l'armée britannique durant la Première Guerre mondiale, devient, quant à lui, l'emblème de la maison. Dans les années 1980 à 1990, la marque se diversifie en devenant un véritable symbole de luxe, notamment avec l'arrivée du motif à carreaux emblématique, le "check", désormais devenu un incontournable de la mode.
Et si l'enseigne traverse des moments difficiles aujourd'hui, les internautes et fidèles amateurs de Burberry sont nombreux à exprimer leur soutien à la marque sur les réseaux sociaux, louant ses pièces classiques devenus de véritables intemporels : "Mes pièces Burberry n'ont jamais bougé : trench, sac, doudoune. Je les ai achetés il y a plus de dix ans et ils sont impeccables", "C'est une maison avec une histoire incroyable", "Burberry, une bonne marque de qualité ! N'en déplaise aux rageuses.", "J'adore le style de cette marque, je n'ai rien de chez eux, mais j'en rêve…" peut-on lire dans les commentaires d'une vidéo de l'experte luxe et tiktokeuse May Berthelot. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la maison du tartan ne semble pas avoir dit son dernier mot, fort heureusement !