Je suis journaliste mode et voici les bonnes résolutions que j'ai décidé de prendre pour 2024

C'est bon, nous y sommes, 2024 a enfin démarré. Si d'ordinaire, je ne prends jamais de bonnes résolutions, cette année, j'ai décidé de placer les douze prochains mois sous le signe du style. Vous me suivez ?

Je suis journaliste mode et voici les bonnes résolutions que j'ai décidé de prendre pour 2024
© Bertrand-Hillion Marie-Paola/ABACA

Dans la vie, je n'aime pas les injonctions. "Il ne faut pas porter de bleu marine et de noir en même temps", "Il vaut mieux éviter les rayures horizontales avec ta morphologie", "Tu devrais faire l'impasse sur les baskets de skateuse, tu as bientôt 32 ans, on dirait une ado attardée"... Laissez-moi tranquille avec vos règles à la noix, je fais ce que je veux ! Dans mon métier de journaliste mode, j'essaye d'écrire mes articles sans impératif. À la place, je dresse l'inventaire des tendances de la saison pour que les lecteur-rice-s s'approprient celles qui leur plaisent le plus. Vous l'aurez compris, les consignes à suivre à la lettre, ce n'est pas mon fort. Alors, prendre des résolutions le 1er janvier et s'y tenir, forcément, ça me gonfle un peu. Ne vous méprenez pas : je suis capable d'avoir de la volonté. Ces dernières années, j'ai notamment réussi à arrêter de fumer et à tenir un plan d'entraînement pour courir le marathon. Deux défis que je me suis lancé avec un objectif concret en ligne de mire. C'est précisément pour cette raison que je ne comprends pas le principe des bonnes résolutions de début d'année. C'est quoi exactement, le but de la manœuvre ? Devenir une meilleure version de soi-même ? 1/10 sur l'échelle de la motivation.

Green is the new black

Sauf qu'en 2024, j'ai décidé d'être un peu moins rigide. Cette année, les bonnes résolutions, c'est ok, si elles réunissent les sujets qui me passionnent : la mode et l'éco-responsabilité. Deux mots qui ne vont pas très bien ensemble, sachant que l'industrie textile est considérée comme l'une des plus polluantes au monde. Une étude du groupe The Eco Experts publiée en 2022 rapporte même qu'elle émettrait autant de gaz à effet de serre que la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne en un an. En cause, la fast fashion, la consommation d'eau engendrée par la production de vêtements, le transport des matières premières et des produits finis d'un bout à l'autre de la planète, la vitesse à laquelle les tendances se succèdent... Alors voici les mesures que j'ai décidé d'appliquer à mon dressing pour essayer d'être une modeuse plus responsable en 2024.

Me mettre à la location de vêtements

Aux États-Unis, le concept fait fureur depuis 2009, année au cours de laquelle s'est lancé le leader du secteur, Rent The Runway. En France, plusieurs plateformes existent, comme Prête et Studio Paillette. Mais celle que j'ai particulièrement envie d'essayer s'appelle Riobee. Lancée par la journaliste Méliza Guidjou, elle mêle pièces vintage originales et classiques du vestiaire féminin. Des vêtements et accessoires à s'approprier le temps d'une semaine, pour renouveler sa garde-robe sans rien consommer.

Donner une seconde vie à mes habits

Grâce à mon métier, j'ai la chance d'avoir une penderie XXL. L'ennui, c'est qu'il m'arrive souvent d'oublier des vêtements dans un coin. Je ne les porte pas et ils ne servent à rien, pendus sur leur cintre ad vitam aeternam. Ma mission du mois de janvier ? Faire le tri. Ce qui me va et que j'ai l'intention de porter dans les prochains mois, je garde. Ce qui me va, que j'ai l'intention de porter dans les prochains mois, mais qui est troué, abimé ou mal taillé, je garde et j'emmène chez Laïla, la retoucheuse de la rue du Pot-de-Fer qui fait des miracles. Le gouvernement a d'ailleurs, lancé un bonus réparation pour encourager les consommateur-rice-s à prolonger l'existence de leurs habits et accessoires favoris. Ce qui ne me va pas et qui est en bon état, je donne à des associations comme Oxfam ou Emmaüs. Depuis l'avènement des applications de revente comme Vinted, elles reçoivent malheureusement de moins en moins de vêtements de la part des particuliers. Quant à ce qui ne me va pas et qui est en mauvais état, je recycle ou j'upcycle. Torchons, chiffons ou matière première pour des do it yourself, il est temps de faire preuve d'un peu de créativité.

Renouveler mon style sans rien acheter

Et si tout ce dont j'avais besoin se trouvait déjà dans mon dressing ? Ce qu'il faut, c'est oser de nouvelles combinaisons. J'ai l'habitude de porter ce jean évasé avec des baskets; désormais, je l'associe à une paire de santiags. D'ordinaire, je glisse ma veste oversize sur un pull en cachemire; elle réchauffera mes hoodies jusqu'au retour des beaux jours. Je réserve mes derbies crantées aux minijupes et aux robes imprimées; elles donnent du relief à mon pantalon en similicuir. Je garde ce sac à main pastel pour l'été; il devient l'atout bonne mine de mes looks d'hiver. Bref, je chahute mes gimmicks mode favoris, afin de me concocter une allure flambant neuve à partir de ce que je possède déjà.

Faire attention aux pièces que j'acquiers

J'ai bien l'intention de changer mes comportements d'achat de manière durable. Il n'empêche qu'au cours des douze prochains mois, je risque de m'offrir quelques nouveaux vêtements. Quelques pistes pour limiter la casse :

  • éviter la fast fashion et préférer des marques éco-responsables comme Asket, Circle et MaisonCléo.
  • être attentive aux matières et les choisir naturelles (coton, lin...) ou recyclées.
  • miser sur la qualité plutôt que sur la quantité pour favoriser l'artisanat et le savoir-faire local.
  • chiner des habits de seconde main sur les plateformes comme Vestiaire Collective, Monogram et Collector Square.

On se donne rendez-vous dans un an pour faire le bilan !