Après André et San Marina, cette marque de chaussures française en grande difficulté doit fermer la majorité de ses boutiques

Après André et San Marina, cette marque de chaussures française en grande difficulté doit fermer la majorité de ses boutiques

L'hécatombe se poursuit dans le paysage mode français. Alors qu'en septembre 2023, Minelli était placé en redressement judiciaire, la marque de chaussures française vient d'être fixée sur son sort.

Une nouvelle marque de mode française est fragilisée. Fin août 2023, c'est l'enseigne de prêt-à-porter Naf Naf qui faisait part de ses difficultés, avant d'être placée en redressement judiciaire le 6 septembre par le tribunal de Bobigny. Avant elle, Jennyfer, Pimkie, Burton of London, André et Kookaï ont connu des situations similaires. Pour San Marina et Camaïeu, la liquidation a même été prononcée par les tribunaux de commerce en charge des dossiers. Fin septembre, Minelli, chausseur français très populaire, a à son tour été placé en redressement judiciaire à Marseille. 

Le 8 janvier 2024, la marque a enfin été fixée sur son sort. Reprise par trois entités - la griffe de prêt-à-porter haut de gamme Mes Demoiselles accompagnée des investisseurs DS Invest et Union Brothers -, elle s'appellera désormais Maison Minelli. Un nouveau nom qui sonne comme un nouveau départ pour l'enseigne, contrainte de se séparer des deux tiers de ses équipes. Seul-e-s 213 salarié-e-s sont repris-es en CDI sur les 600 qui travaillaient pour Minelli fin 2023. Ces nombreux licenciements s'expliquent par la fermeture d'une grande partie des boutiques du chausseur, qui ne conserve que 47 magasins et corners sur les 120 dont il disposait auparavant. 

Un destin lié à celui de San Marina, d'André et de Naf Naf

Fondée en 1973, Minelli avait été racheté en 1985 par le groupe français Vivarte. Ce mastodonte de l'habillement français s'est séparé, ces dernières années, de nombreuses marques, qui toutes, ont traversé de mauvaises passes depuis : Naf Naf et André en 2017, San Marina en 2020 et Minelli, donc, en 2022 Les acheteurs des deux dernières chaînes sont les mêmes : Stéphane Collaert et Laurent Portella. À l'époque, le site spécialisé FashionNetwork citait les mots des deux dirigeants : "Minelli est une marque forte et iconique qui s'inscrit parmi les préférées des Françaises. Nous sommes convaincus que nous allons lui offrir, tout comme nous l'avons fait pour San Marina, des perspectives de développement à la hauteur de ses ambitions". Et le duo a effectivement essayé, au cours des 20 derniers mois, d'insuffler une nouvelle énergie à la marque. Les deux hommes ont par exemple lancé Emblem, une ligne haut de gamme de chaussures et sacs à main. Mais l'étoffement de l'offre n'a, semble-t-il, pas été suffisant. Les repreneurs de Maison Minelli, eux, ont convaincu le tribunal de commerce de Marseille en affirmant vouloir développer "la communication digitale", entreprendre "la refonte des modalités de distribution" et "le renforcement des accessoires et produits phare de Minelli". Pour l'instant, l'enseigne peut entrevoir un avenir.