Kering (Saint Laurent, Gucci, Balenciaga) arrête la fourrure

Le groupe Kering (Saint Laurent, Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta, Alexander McQueen, Brioni) annonce mettre fin à l'usage de la fourrure dans ses collections. Un grand pas pour le mastodonte du luxe dirigé par François-Henri Pinault.

Kering (Saint Laurent, Gucci, Balenciaga) arrête la fourrure
© Marechal Aurore/ABACA

Alors que la Fashion week printemps-été 2022 bat son plein à Milan, Kering a annoncé le 24 septembre l'arrêt total de l'usage de la fourrure au sein de toutes les marques du groupe. Ce géant du luxe français (13,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020) détient certaines des maisons de mode les plus prestigieuses : les italiennes Gucci, Bottega Veneta et Brioni, les parisiennes Saint Laurent et Balenciaga et la londonienne Alexander McQueen. Sans oublier une prise de participation remarquée en 2021 dans le capital du géant de la seconde main de luxe, Vestiaire Collective, affirmant ainsi son intérêt pour une mode circulaire (ainsi que pour le commerce du vintage, en pleine explosion ces dernières années).
"Depuis de nombreuses années, Kering s'efforce d'ouvrir la voie en matière de développement durable, guidé par une vision du luxe indissociable de valeurs et de standards environnementaux et sociaux les plus élevés. En matière de bien-être animal plus particulièrement, notre groupe a toujours démontré sa volonté de faire évoluer les pratiques au sein de sa chaîne d'approvisionnement et de l'ensemble du secteur. Le moment est venu de franchir un pas supplémentaire en mettant fin à l'utilisation de la fourrure dans toutes nos collections. Le monde a changé, nos clients ont évolué et le luxe doit naturellement s'y adapter" explique François-Henri Pinault, président-directeur général de Kering, par voie de communiqué. 

Kering, un groupe responsable ?

L'engagement de Kering pour une mode plus durable s'est affiné au fil des ans. Et pour cause : de 2001 à 2018, le groupe compte la griffe Stella McCartney dans son portefeuille de marques. Aux côtés de la créatrice, très engagée sur les questions environnementales, Kering se sensibilise aux problématiques durables et infuse progressivement ses bonnes pratiques dans les autres marques de l'entreprise. En parallèle, le groupe français noue une étroite collaboration avec Livia Firth, fondatrice de l'agence de conseil Eco-Age et instigatrice du Green Carpet Challenge, qui incite marques et personnalités à promouvoir la mode éthique sur tapis rouge. En 2017, la marque Gucci, totalement en phase avec les questionnements des Millennials (fluidité des genres, bien-être animal, etc.) déclare renoncer à la fourrure. En mars 2021, Balenciaga et Alexander McQueen prennent la même décision.

Des militants manifestants devant un magasin Saint Laurent le 10/03/21 © Jana Call me J/ABACA

Désormais appliquée à toutes les maisons du groupe, cette nouvelle directive sera définitivement mise en place avec les collections automne-hiver 2022-2023. Une résolution bienvenue, d'autant plus que la griffe Saint Laurent a été épinglée en mars 2021 pour une campagne de publicité présentant Kate Moss vêtue d'un manteau en renard.

S'il faut saluer cette initiative du groupe en faveur du bien-être animal, il faut se souvenir qu'en la matière, il reste à Kering du chemin à faire. L'usage de peaux exotiques en maroquinerie, par exemple, soulève encore de nombreuses interrogations. Les élevages de crocodile sont souvent pointés du doigt par l'association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) en raison des mauvais traitements infligés aux reptiles avant qu'ils ne soient transformés en sacs à main à 20 000 euros pièce.