Louis Vuitton automne-hiver 2021-2022 : l'art de vivre

L'art rapplique chez Louis Vuitton. Livrée dans les allées du Louvre, la collection automne-hiver 2021-2022 de la maison au monogramme fait s'entrechoquer antiquité et modernité, le tout avec l'intervention inédite et charmante du studio Fornasetti.

La fashion week s'achève ici. Comme à son habitude, Louis Vuitton clôture le bal des défilés avec son show qui vient mettre un point final, et souvent un point d'orgue, aux semaines des défilés qui se succèdent durant un mois. Pour son défilé automne-hiver 2021-2022, Louis Vuitton ne déroge pas à la règle. Dans ce contexte de pandémie, la maison au monogramme a prévu, comme ses consœurs, une présentation digitale à découvrir en ligne. Mais au lieu de se livrer à des excentricités digitales, le malletier préfère retourner dans son lieu de prédilection pour défiler, à savoir le Louvre. Un choix en lien direct avec le sujet central de sa collection : la collaboration Louis Vuitton X Fornasetti.

"Il n'est nul besoin d'aller loin pour créer la sensation du voyage. Il suffit d'aller très loin… Dans un temps ancien, ces âges d'or ou de lumière qui ont forgé l'essence de notre civilisation." En amoureux des contrastes et des appositions, le directeur artistique Nicolas Ghesquière va puiser dans l'antiquité une certaine idée de stature, un fil conducteur qui imprime encore de nos jours notre conception du corps. Mais loin de la citer au premier degré, il la laisse infuser des silhouettes construites en strates avec un agencement de pièces à l'identité affirmée. Sous le regard des sculptures de la galerie de Michel Ange et de Daru défilent des volumes boule, situés sur des jupes ou au niveau des épaules, des bottes massives à zips ouverts, ainsi que des vestes utilitaires. 

Cette saison, Louis Vuitton se dote d'un invité de marque : l'artiste italien Piero Fornasetti, précurseur du pop art et dont les reproductions du visage de Lina Cavalieri ont fait la renommée. En hommage à son œuvre, Nicolas Ghesquière développe des imprimés de visages antiques que l'on retrouve sur des accessoires, it-bags en puissance, comme en prêt-à-porter. Ayant eu accès aux quelques 13 000 archives du studio créatif, le directeur artistique a pu puiser dans cet héritage pour forger ses propres œuvres de mode où les temporalités dialoguent. L'art de la reproduction malicieuse perdure avec style.