"J'ai horreur de…" : Agnès b. déteste ce vêtement, pourtant tout le monde le porte au quotidien

À 83 ans, Agnès b. n'a toujours pas changé d'avis sur ce vêtement… Un classique qu'on porte pourtant quotidiennement.

"J'ai horreur de…" : Agnès b. déteste ce vêtement, pourtant tout le monde le porte au quotidien
© Marechal Aurore/ABACA

Dans le monde très stylé d'Agnès b., il y a d'un côté, les pièces qu'elle a créées et qui font fureur ; de l'autre, les pièces qu'elle "subit" et qui lui font horreur. Le cardigan avec boutons-pression copié et recopié, le blouson "Fifre" style officier, le tee-shirt d'artiste en édition limitée : tous ces vêtements iconiques sont ainsi nés de la créativité d'Agnès Andrée Marguerite Troublé. Mais si la créatrice française a une approche démocratique de la mode qui diffère de l'élitisme qu'on prête d'ordinaire à la fashion sphère ; cela ne signifie pas qu'elle dit systématiquement "oui" à toutes les propositions stylistiques. Ainsi, dans son dressing, il y a des pièces qui sont définitivement bannies. Parmi elles, un vêtement basique que tout le monde porte… et qui est de sortie quand vient la nuit. Vous l'aurez compris, il s'agit du pyjama.

Dans les colonnes du ELLE France, la styliste ne cache pas son mépris pour cette tenue pourtant classique. À la question, "Votre pyjama, c'est quoi ?" ; elle répond : "J'ai horreur des pyjamas !" Une aversion du pyjama qu'elle éprouve envers elle-même, mais aussi envers les autres - en particulier les hommes qui partagent sa vie : "J'ai toujours dormi toute nue et j'ai toujours dormi avec des hommes qui dormaient tout nus, sinon eurk." 

L'idéaliste qui sommeille en elle devrait pourtant être séduite par la simplicité et l'accessibilité du pyjama, qui collent parfaitement à ses idéaux de "mode aux accents démocratiques."* En effet, le pyjama est une tenue qu'on met souvent pour soi, et non pas pour que les gens nous voient ; il n'y a donc logiquement pas d'enjeux de représentation ou d'affirmation de statut social. Il faut croire que l'octogénaire a trouvé plus égalitaire que cela : être nu.e et ne pas avoir de pyjama du tout. Notre "plus simple appareil" est un peu comme un uniforme universel qui gomme d'emblée les inégalités sociales.

Outre le fait de ne pas pouvoir se le voir en peinture, elle estime également que c'est "LE vêtement tue-l'amour". C'est sans doute la raison pour laquelle la griffe n'en vend toujours pas depuis sa création en 1975. Une conviction fashion hors norme qui va bien avec son ADN "hors-modes" finalement.

Sources : 

*REED, Paula, ABOLIVIER, Caroline, "Style iconique des années 70", Editions LAROUSSE, mars 2025