"Un inconnu est venu chez moi et je lui ai donné ma carte bancaire en mains propres" : comment Jean s'est fait piéger
Comme Jean, de nombreuses victimes ont fait les frais de cette arnaque qui touche tout le monde, quel que soit l'âge.
Jean, 73 ans, pensait simplement régler un problème bancaire. Au lieu de ça, il a frôlé une perte d'argent importante. Comme beaucoup d'autres, il a été pris dans les filets d'une escroquerie discrète mais redoutable, qui cible tous les profils, sans distinction d'âge. Jean vit en région parisienne avec sa femme. Il est grand-père, actif, entouré, habitué aux visites de ses enfants et petits-enfants. Mais la semaine dernière, il a été dupé par une fraude bien organisée. Il n’en connaissait pas les mécanismes. Et surtout, il a cru à ce qu’on lui racontait.
"À aucun moment, je n'ai pensé qu'il s'agissait d'une arnaque", raconte-t-il. Le piège repose sur une technique éprouvée : mettre la pression pour pousser la victime à agir dans l’urgence, sans recul. "Tout a commencé par un coup de téléphone un peu inquiétant, mais la personne au bout du fil avait l'air de gérer la situation", se souvient Jean. Le faux conseiller bancaire se montre rassurant, professionnel. Il connaît l’identité de Jean, son adresse, et détaille toutes ses dépenses récentes avec une exactitude troublante. "Il a passé en revue tout mon relevé bancaire en détaillant le prix, la date, ce que j'ai dépensé et dans quel magasin... Tout était si précis que j'étais en confiance", explique Jean.
Le faux banquier l'alerte ensuite sur un débit suspect : "Nous avons aussi vu un paiement pour un séjour au Maroc à plus de 1500 euros", lui annonce-t-il. Jean dément, évidemment. Le faux conseiller propose alors une solution rapide : bloquer la carte immédiatement. Et pour aller plus vite, il envoie même un coursier chercher la carte bancaire de Jean à son domicile. "Une voiture est arrivée en bas de chez moi, j'ai mis ma carte bancaire dans une enveloppe, je suis descendu, et je la lui ai remise en mains propres !", raconte-t-il encore, abasourdi.
C’est sa femme qui, peu après, soupçonne l’arnaque. "On ne donne pas sa carte bancaire dans la rue", lui dit-elle en insistant pour appeler la vraie banque. Jean suit ce conseil. Il fait opposition à temps, juste avant que les escrocs ne vident son compte. Il lui faudra une semaine pour obtenir une nouvelle carte. "Ça m'a servi de leçon, et je serai beaucoup plus méfiant à l'avenir", confie-t-il, encore secoué.