"Mon fils de 38 ans est revenu vivre un an à la maison avec... ses 5 enfants"

On surnomme ces jeunes les enfants "boomerang", ceux qui quittent le foyer familial pour voler de leurs propres ailes, mais finissent par revenir vivre chez leurs parents. Souvent, leur retour à la maison survient après une rupture amoureuse, ou bien suite à un échec professionnel à l'étranger, les laissant sans emploi ni logement. Revenir chez soi est alors un refuge temporaire, en attendant de rebondir dans la vie. C'est une seconde chance pour beaucoup de jeunes.

Florient, par exemple, a tenté sa chance à Londres avec sa femme pour des raisons professionnelles. Ils ont eu cinq enfants ensemble, mais ont fini par avoir du mal à joindre les deux bouts. Ils ont donc dû faire appel à l'aide de leurs parents. Marie et son époux ont tout fait pour les soutenir financièrement, mais finalement, la seule solution était de les accueillir chez eux jusqu'à ce que Florient et sa femme se remettent sur pied. "Je n'arrivais plus à leur envoyer de l'argent, et en tant que mère, il m'était impossible de le voir galérer ainsi. Nous lui avons proposé de venir vivre à la maison et cela a duré un an", nous raconte Marie, âgée de 60 ans. 

Les grands-parents avaient la chance d'avoir une maison suffisamment grande pour accueillir toute la famille, mais il a fallu s'adapter à cette nouvelle dynamique. "Ma belle-fille était très reconnaissante et s'impliquait beaucoup dans les tâches quotidiennes : elle cuisinait pour les enfants, faisait la lessive, et tout le monde, y compris nos petits-enfants, participait. Mon fils gérait les courses alimentaires, et de notre côté, nous les aidions en les conduisant à l'école, ce qui a facilité la recherche d'emploi de Florient. Il a fini par trouver un poste dans la sécurité et, après quelques mois, a pu trouver un logement pour sa famille. Le fait de vivre chez nous sans loyer pendant presque un an lui a permis d'économiser de l'argent tout en remboursant ses dettes."

Marie, ravie d'avoir pu aider sa famille, avoue cependant qu'elle avait besoin de s'évader certains week-ends avec son mari, juste pour se ressourcer, au calme. Leur départ a été un soulagement : savoir que leur fils était sorti d'affaire, mais aussi retrouver la tranquillité. "Vivre ensemble pendant un an était un bonheur quotidien, mais à notre âge, c'était aussi très fatigant." Les enfants, quant à eux, ont passé des moments inoubliables avec leurs grands-parents : une expérience qui a l'avantage de resserrer les liens.