"Mon assurance n'a pas voulu me rembourser à cause de cette technique de cambriolage"

Les cambrioleurs se font de plus en plus discrets. Ils prennent garde à ne laisser aucune trace, et ne se font généralement pas repérer par les voisins. Une technique dite du "parapluie" rend difficile le remboursement par les assurances.

"Mon assurance n'a pas voulu me rembourser à cause de cette technique de cambriolage"
© 123RF/luckybusiness

En France, en 2022, les services de police et de gendarmeries nationales ont recensé 211 400 cambriolages ou tentatives de logements, selon les dernières données de l'Insee. L'assurance habitation couvre généralement ce type de sinistre avec la garantie "vol et cambriolage", et prend en charge une bonne partie des biens volés, en cas d'effraction. Mais les cambrioleurs rendent désormais difficile la possibilité de se faire rembourser. Et pour cause : ils se font de plus en plus discrets. Aucune empreinte n'est retrouvée puisqu'ils portent toujours des gants, les vidéos de surveillance ne permettent pas toujours de les identifier lorsqu'ils revêtent une cagoule, mais surtout, ils utilisent une technique de plus en plus répandue, qui pose problème aux victimes. 

Qu'est-ce que la technique du parapluie ? Cette méthode vise avant tout à ne pas laisser de trace visible sur la porte. Les malfrats utilisent pour cela de fines lamelles en acier de manière à crocheter la porte et s'introduire chez les gens sans forcer la serrure ni casser la porte d'entrée. Une fois repartis, ils referment la porte en douceur, sans que personne ne s'aperçoive qu'un cambriolage s'est produit. Les victimes de ce vol ne s'en rendent compte qu'une fois qu'ils entrent dans l'appartement ou la maison, mais bien souvent, ils peinent à se faire rembourser par l'assurance. "Mon assurance ne prenait pas en charge le remboursement étant donné qu'il n'y avait pas de preuve de l'effraction. J'ai vraiment galéré à prouver qu'il s'agissait bien d'un vol", nous confie Martine, victime d'un cambriolage discret en 2022.

En effet, selon le contrat d'assurance, la prise en charge d'un tel sinistre se fait sur la base d'un vol avec effraction ou tentative d'effraction. "Selon l'article 132-73 du Code pénal, l'effraction se caractérise par le forcement, la dégradation ou la destruction volontaire par un tiers de tout dispositif de fermeture ou de toute espèce de clôture" rappelle l'assurance Generali. Vérifiez donc les conditions générales de votre contrat d'assurance pour savoir si vous êtes couvert, y compris lors d'un vol sans effraction, qui peut aussi concerner les violences sur la personne, les intrusions par escalade, l'usage de fausses clés ou encore l'intrusion clandestine (une personne qui se ferait passer pour un faux policier ou un faux pompier par exemple).

Il faut donc prouver, après un dépôt de plainte auprès du commissariat dans les 24h, qu'il s'agit bien d'un cambriolage. Pour pouvoir être indemnisé correctement et se prémunir d'une telle situation, il est recommandé d'installer une porte blindée, un système multi points ou un cylindre de serrure, qui rend l'accès plus difficile avec ces méthodes discrètes. Une alarme ou un système de vidéosurveillance permet, en outre, de dissuader les voleurs, tout en obtenant une preuve de l'intrusion. "Si le contexte de votre cambriolage ne figure pas dans la liste de votre contrat, vous avez néanmoins une chance d'être indemnisé en prouvant l'intrusion (vidéosurveillance, traces de pas, empreintes)" explique l'assurance.