Repas du Crous : pas étonnant que "les étudiants crèvent la dalle"

Depuis la rentrée scolaire, sur les réseaux sociaux, la précarité alimentaire des étudiants du Crous de Rennes Bretagne est pointée du doigt. Dans les restaurants universitaires, la qualité et surtout la quantité des repas font polémique. Explications, images.

Repas du Crous : pas étonnant que "les étudiants crèvent la dalle"
© pjjaruwan

Un sandwich poulet avec simplement quelques feuilles de salade, une choucroute servie sans chou avec trois morceaux de viande et une simple pomme de terre, une part de tarte version miniature... Ces repas sont servis non pas à des enfants mais bel et bien à des étudiants dans des restaurants universitaires du Crous. Depuis la rentrée scolaire, sur les réseaux sociaux, des images sont partagées pour dénoncer les portions ridicules qui sont données aux étudiants du Crous de Rennes Bretagne. Sur Twitter, le 28 octobre, le syndicat étudiant de Rennes 2 "Union Pirate" a posté un message dans lequel il explique, avec des photos à l'appui, que dans "les restos et cafets universitaires, les portions ont été drastiquement réduites. À Rennes, ils coupent même les petites tartes en deux avant de les mettre dans les assiettes." Le Crous de Rennes Bretagne aurait d'ailleurs retiré la plupart des sandwichs et des desserts de ses présentoirs, et aurait augmenté le prix de certains produits comme les Pasta box, vendues bien plus chères qu'en grande surface. Le syndicat assure également que "les points de vente jugés 'pas assez rentables'" ont été fermés par l'organisme, laissant ainsi de nombreux étudiants parfois sans solution pour se restaurer le midi. 

"Quelle honte ! Les étudiants crèvent la dalle"

Face à cette situation alarmante, le député Nupes du Val-de-Marne Louis Boyard, a lui aussi pris la parole étant indigné. "Quelle honte ! C'est donc ça les repas à tarif réduit vantés par Emmanuel Macron ? Du pain et trois fois rien ? Et après, on s'étonne que les étudiants crèvent la dalle!", a-t-il commenté sur son compte Twitter à la suite d'une photo d'un sandwich vendu par le Crous de Bretagne. 

Quelles en sont les causes ? 

Cette situation dans les restaurants universitaires n'est pas nouvelle. Ces derniers mois, l'inflation a fortement impacté les coûts de production des repas, "pour atteindre près de 8€ par repas", a indiqué le Crous de Rennes Bretagne dans son communiqué de presse du 16 septembre 2022. Il a également souligné que dans un tel contexte, et afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, des dispositions avaient été prises. Parmi elles, un travail a été fait sur les "recettes" pour "servir les quantités préconisées, avec un grammage réglementaire, défini dans un référentiel précis (GEM-RCN) afin d'être adaptées aux dépenses caloriques d'un jeune adulte." Pourtant, ils ont eu vent que certaines portions n'étaient pas suffisamment rassasiantes, ils s'étaient alors engagés à les revoir mais surtout à ce qu'elles ne soient plus servies "jusqu'à ce qu'elles soient révisées".

Pour la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj, invitée de RMC ce jeudi 3 novembre, la situation est également due à l'inaction du gouvernement. "Les CROUS sont dans des situations un peu compliquées avec des budgets qui baissent ou qui stagnent et des étudiants en hausse. Face à ça, le gouvernement ne prend pas ses responsabilités", a-t-elle déclaré. Du côté de l'exécutif, la Première ministre Élisabeth Borne est en déplacement dans la Marne, pour revenir "sur les objectifs du gouvernement en matière de lutte contre la précarité alimentaire", comme le précise un communiqué.