Nouveau congé de naissance : durée, indemnité, qu'est-ce qui va changer ?

Inscrit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, ce nouveau congé de naissance mieux payé et plus équitable est un véritable tournant pour les familles. Ce qu'il faut savoir.

Nouveau congé de naissance : durée, indemnité, qu'est-ce qui va changer ?
© nd3000

Fini le congé parental mal indemnisé et asymétrique : chaque parent pourra bénéficier d'un temps dédié pour accueillir l'enfant, en étant mieux rémunéré qu'auparavant. Ce 14 octobre, le gouvernement a en effet présenté les contours du nouveau congé de naissance, inscrit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Il permet notamment aux deux parents de s'arrêter de travailler jusqu'à deux mois chacun, en plus des congés maternité et paternité existants.

Quelle est la durée du nouveau congé de naissance ?

Chaque parent pourra prendre un congé de naissance d'un à deux mois, à choisir selon ses besoins en plus des congés maternité et paternité. Le projet de loi précise : "Chaque parent pourra prendre le congé simultanément ou en alternance avec l'autre, d'où la possibilité d'ajouter jusqu'à quatre mois". En outre, le congé sera non fractionnable (on ne pourra pas le morceler en plusieurs périodes). 

Quel sera le montant du congé de naissance ?

Le montant du congé n'est pas encore fixé définitivement par la loi : il sera précisé par décret. Ce qu'on sait : la rémunération sera décroissante entre le premier et le deuxième mois. Selon les premières projections, l'indemnité pourrait être de 70 % du salaire net pour le premier mois, puis 60 % pour le second. L'idée est de proposer une indemnisation plus favorable que celle du congé parental actuel, qui attire peu en raison de ses faibles montants (autour de 400 euros par mois). 

Comment demander ce congé à la naissance de l'enfant ?

Le texte définitif n'est pas encore voté, donc les modalités précises restent à confirmer. Mais voici ce qu'on peut anticiper d'après les annonces : le congé devra être demandé auprès de l'employeur (probablement avant le début du congé et dans le délai légal). Il faudra fournir une preuve de la naissance (acte de naissance, justificatif médical, etc.). L'assurance maladie ou la Sécurité sociale versera l'indemnité, selon les règles et plafonds fixés par décret. Ainsi, les employeurs devront accepter ce congé de naissance, dans le respect du dispositif légal, sans pénalité pour les salariés. Une concertation a déjà été lancée afin de préciser ces mécanismes (entre syndicats, associations familiales, patronat). 

Et le congé parental ?

Le nouveau congé ne remplace pas immédiatement le congé parental : les deux dispositifs coexisteront dans un premier temps. Le gouvernement envisage toutefois des réformes du congé parental à plus long terme, mais toute suppression ou réduction sera délicate compte tenu des enjeux. Concrètement, ce nouveau congé ambitionne de corriger l'inégalité : aujourd'hui, le congé parental est largement utilisé par les femmes et peu par les hommes. En offrant un congé rémunéré à chaque parent, le dispositif les encourage à partager davantage le soin et la présence auprès du nouveau-né. De plus, le montant plus élevé rendra ce congé plus attractif que le congé parental actuel, souvent insuffisant pour compenser une perte de revenu. Pour l'heure, ce projet de loi doit être voté au Parlement avant d'être mis en place en 2026.