Mon enfant n'est toujours pas propre pour sa rentrée en maternelle, qui va lui changer sa couche ?
La rentrée en maternelle de votre enfant approche à grands pas et vous paniquez parce qu'il n'est pas encore "propre". Nos conseils.
En France, l'école est obligatoire dès l'âge de trois ans. L'enfant peut être scolarisé dans un établissement public ou privé. Mais, que faire quand il n'est pas encore complètement continent pour sa rentrée à l'école maternelle ? Réponses et conseils d'Héloïse Junier, psychologue spécialiste du jeune enfant, auteure du Manuel de survie des parents (Éd. Eyrolles).
L'école peut-elle refuser un enfant pas propre ? Que dit la loi ?
Selon l'article L113-1 du code de l'éducation, "tout enfant doit pouvoir être accueilli, à l'âge de trois ans, dans une école maternelle ou une classe enfantine le plus près possible de son domicile, si sa famille en fait la demande". Autrement dit, l'entrée en maternelle n'est pas conditionnée à la propreté de l'enfant. C'est ce qu'avait affirmé Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Éducation, suite à une question posée par le sénateur d'Indre-et-Loire Serge Babary. Sa réponse avait été publiée dans le JO Sénat du 16/01/2020 : "L'éducation à la "propreté" se fait conjointement à l'école et dans la famille. Son acquisition ne peut en aucun cas être une condition qui empêche l'inscription et la fréquentation de l'enfant à l'école. L'ATSEM et l'enseignant sont appelés à effectuer les gestes d'hygiène nécessaires pour conduire l'enfant à franchir cette étape, dans le respect de sa maturation et de son intimité".
Qui change les couches en maternelle ?
Ce sont des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) qui changent les couches en maternelle. Ces personnes ont pour rôle d'assister l'enseignant(e) dans ses missions du quotidien telles que l'accueil, la surveillance et l'encadrement des élèves.
Ne pas précipiter les choses, ni se mettre la pression
L'acquisition de la propreté est une grande étape dans le développement de l'enfant. Pourtant, il serait contre-productif de vouloir précipiter les choses. En tant que psychologue de la petite enfance, Héloïse Junier constate que la pression parentale augmente l'été et même dès le mois d'avril. "Il est important que les parents s'enlèvent cette pression. L'acquisition de la continence n'est pas linéaire, elle peut prendre du temps ou aller très vite. Parfois, une ou deux semaines d'observation des autres et de mimétisme suffisent pour donner l'envie à l'enfant d'aller aux toilettes", rassure la spécialiste. D'ailleurs, le terme de propreté n'est, selon elle, pas adapté car il sous-entend que l'enfant n'est pas propre, il est préférable de parler de continence. "Il ne faut pas que le parent ait une image négative de son enfant qui serait sale. Plus le parent mettra la pression à l'enfant, plus celui-ci risque de rejeter le pot et de souffrir de constipation", prévient la psychologue spécialiste du jeune enfant.
Comment aider son enfant à devenir propre pour la rentrée ?
"Si l'enfant ne montre aucun intérêt pour la continence, les parents peuvent commencer à éveiller sa curiosité en lui lisant des livres, en laissant la porte des toilettes ouverte, en lui proposant des jeux sur la question, en parlant… Certains parents customisent les toilettes ou le lieu où l'enfant va aux toilettes pour rendre le lieu magique et féérique", conseille Héloïse Junier. Pour que l'apprentissage de la continence fonctionne, il est indispensable que l'enfant se montre un minimum volontaire. "C'est lorsqu'il commence à identifier ses signaux internes (envie de faire pipi ou caca) qu'il est intéressant de proposer à l'enfant de retirer sa couche", détaille la psychologue.
Autre astuce pour familiariser l'enfant avec le pot, le transporter partout avec soi pendant les vacances : sur le vélo, à la plage, comme si le pot faisait partie de la famille. Dès que l'enfant manifestera des signaux d'envie d'aller aux toilettes, on dégainera le pot. En cas d'accident, le parent ne doit pas humilier l'enfant, lui crier dessus ni le violenter.