Psychologue pour enfant : quand consulter, à quel âge ?

Difficultés à l'école, problèmes de sommeil, refus de s'alimenter, les enfants aussi ont parfois besoin de consulter un psychologue.

Psychologue pour enfant : quand consulter, à quel âge ?
© africa-studio.com (Olga Yastremska and Leonid Yastremskiy)

Psychologue pour enfants : à quel âge consulter ?

Il n'y pas d'âge pour consulter un psychologue. Comme le précise Rachida Raynaud, psychologue pour enfants, une consultation peut avoir lieu dans les premiers mois de la vie de bébé. A cet âge, il s'agit alors principalement de problématiques liées au quotidien de l'enfant, à ce qui permet de trouver l'équilibre : sommeil, alimentation, interaction avec les autres, éveil. L'enfant et les parents sont alors accueillis ensemble en consultation. "Avec les bébés, il n'est pas facile pour les parents de savoir ce qui est de l'ordre de la normalité ou pas, de faire la part des choses entre ce qui relève d'une vraie difficulté de sommeil ou d'alimentation, et le développement classique de l'enfant", explique la psychologue. Cette dernière précise alors qu'un parent inquiet qui a dû mal à interpréter, à comprendre, pourra trouver une aide précise en consultation, un seul rendez-vous est même parfois suffisant. 

"Avant de consulter un psychologue, je recommande toujours de s'assurer avant tout qu'il n'y pas de problème au niveau médical et ce quel que soit l'âge de l'enfant. Car cela peut entraîner de mauvaises interprétations", explique Rachida Raynaud. Il faut donc en premier lieu voir le médecin ou le pédiatre de l'enfant afin qu'il s'assure que tout va bien, sur le plan somatique, ORL et visuel notamment.

Dans quels cas consulter un psychologue pour son enfant ? 

Les motifs de consultation sont très variés. "Dès qu'un parent se sent inquiet et préoccupé, en souffrance vis à vis de son enfant. Dès que le parent sent son enfant préoccupé et inquiet, s'il observe un changement de comportement, ou un comportement spécifique qui interpelle et entraîne une difficulté , il faut consulter. Tout ce qui a un impact sur le quotidien de l'enfant, et empêche ce quotidien d'être serein doit être interrogé", explique la psychologue. Il est également important de rappeler que consultation n'implique pas forcément un suivi ou une thérapie par la suite. Une consultation unique peut parfois être suffisante pour y voir plus clair. "Cela permet aussi d'avoir quelqu'un qui peut jauger la sévérité des troubles ou difficultés exprimés par l'enfant", ajoute-t-elle. Le rôle du psychologue va bien sûr être d'observer l'enfant mais aussi l'interaction entre l'enfant et ses parents, puis de donner des clefs aux parents et d'indiquer s´il y a nécessité d'un suivi. Parmi les motifs de consultation les plus fréquents on peut notamment citer : les difficultés d'interaction parents/enfants ainsi que les difficultés d'interactions sociales, un enfant qui souffre de pas avoir d'amis. "Cette notion de souffrance est importante car ce qui est problématique pour l'adulte ne l'est pas forcément pour l'enfant. Certains enfants sont solitaires par nature et ne souffrent pas de n'avoir que peu d'amis".

  • Des difficultés alimentaires, refus alimentaire, une sélectivité importante.
  • Des troubles du sommeil, de l'endormissement, des angoisses autour du sommeil.
  • La gestion des émotions, lorsque ce qui relève de l'émotionnel, du comportement, est débordant au point d'avoir un impact sur le quotidien scolaire et familial.
  • Un événement de vie traumatisant ou difficile : accident, deuil, agression, harcèlement scolaire.
  • Un changement dans le fonctionnement familial : nouveau bébé, séparation, changement d'école, déménagement , etc
  • Les apprentissages : un enfant avec des difficultés d'apprentissage, ou qui a du mal à se mettre dans une posture d'élève, à avoir une motivation et un intérêt pour l'école. Sur ce point la psychologue rappelle l'importance d'aller parfois plus loin en réalisant un bilan cognitif. 

Comment reconnaître les signes avant de consulter un psy pour enfant ?

Il n'est pas toujours évident pour les parents de savoir quand la situation nécessite réellement de consulter un psychologue. Rachida Raynaud explique qu'il est important d'être attentif à certains signes. "Tous les changements soudains dans le comportement de l'enfant sont des signes d'alerte : une hyperagitation soudaine ou au contraire une apathie, un enfant qui n'a plus d'entrain, est abattu, n'a plus envie de rien, ne prend plus de plaisir à jouer", détaille-t-elle. Mais d'autres signes doivent également alerter : un comportement qui va tout à coup évoluer vers une opposition très forte, une agressivité, des difficultés de sommeil apparues soudainement et qui durent, un refus de s'alimenter (y compris chez les bébés), un enfant qui se dévalorise, a dû mal à sortir de sa tristesse et à évoluer, par exemple après un deuil. 

Que fait un psychologue pour enfants ? Comment se déroulent les séances ?

La séance peut avoir lieu en présence des parents ou l'enfant peut être reçu seul. "Tout dépend de l'âge de l'enfant, de la demande et aussi de la capacité de l'enfant à rester seul ou non", explique la psychologue. Les parents peuvent aussi être reçus seuls. D'une manière indicative, chez les enfants de moins de deux ans, la présence des parents est quasiment systématique, entre 3 et 6 ans les séances peuvent être individuelles ou avoir lieu en présence des parents. Après six ans en revanche, ce sont la plupart du temps des séances individuelles. 

Dans le cadre de sa pratique, Rachida  Raynaud commence toujours pas une séance parentale, sans l'enfant.  "Cela permet de retracer l'évolution, le développement de l'enfant, mais permet aussi aux parents d'exprimer leurs questionnements sans inquiéter l'enfant.", explique la psychologue. Sur le déroulement des séances, la grande différence avec la prise en charge d'un adulte réside dans les médiations utilisées par le psychologue. "Il faut interagir autrement qu'avec le langage oral, essentiellement par le jeu. Nous avons beaucoup de matériel à disposition (dessin, pâte à modeler, jeux symboliques etc.) qui vont permettre à l'enfant d'être dans un environnement de confiance. Cette médiation aide l'enfant à exprimer autrement qu'avec le langage les problématiques conscientes ou inconscientes et donc là où il en est avec son psychisme.", explique la spécialiste. 

Psychologue ou pédopsychiatre, comment choisir ?

"Les deux prises en charge peuvent être complémentaires", observe Rachida Raynaud. "J'oriente vers un pédopsychiatre quand la thérapie individuelle ne permet pas d'améliorer l'intensité du trouble, que quelque chose se fige au niveau de la personnalité de l'enfant." explique la psychologue, "quand je soupçonne un trouble de la personnalité de l'ordre de la psychopathologie : toc, troubles du comportement marqués avec agressivité, anorexie, boulimie etc", ajoute-t-elle. Un avis pédopsychiatrique est alors important, d'autant plus que le médecin a aussi la possibilité de prescrire des médicaments si nécessaire.

Psychologue pour enfant : les séances sont-elles remboursées ? 

Les séances chez le pédopsychiatre sont effectivement remboursées par l'Assurance maladie. Jusqu'à présent les séances avec un psychologue n'étaient pas remboursées, seules quelques séances peuvent être prises en charge par les mutuelles. Mais depuis la mise en place du dispositif MonPsy, dix séances (renouvelable une fois) peuvent être remboursées mais uniquement si elles sont réalisées auprès d'un psychologue conventionné adhérent au dispositif. C'est le médecin qui évalue dans un premier temps si la personne (adulte ou enfant) a besoin ou non d'une prise en charge, avant de réaliser une ordonnance. 

Merci à Rachida Raynaud, Psychologue Enfant-Adolescent-Parentalité
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