Education maya : la solution pour motiver les enfants à participer aux tâches ménagères ?

Dans son ouvrage "Chasseur, cueilleur, parent", une journaliste américaine révèle comment le mode d'éducation ancestral des peuples mayas rend les enfants plus serviables, calmes et autonomes. Eclairage et pistes pour adopter ce modèle éducatif.

Education maya : la solution pour motiver les enfants à participer aux tâches ménagères ?
© 123RF / choreograph

"Chasseur, cueilleur, parent" : un livre sur l'éducation maya

Depuis la rentrée, la publication d'un livre portant sur l'éducation maya et intitulé "Chasseur, cueilleur, parent" (Ed. Leduc),fait beaucoup parler. Son auteure, Michaeleen Doucleff y raconte s'être rendue, avec sa fille âgée de 3 ans, chez les Mayas, au Mexique, considérée comme l'une des plus anciennes civilisations. L'objectif de ce périple : observer et expérimenter leurs méthodes éducatives. Cette journaliste californienne s'était penchée sur les pratiques éducatives des peuples Mayas et avait constaté que leurs enfants étaient plus calmes, serviables, autonomes et attentifs. Démunie face aux colères de sa fille, Rosy, Michaeleen Doucleff a eu un déclic et pointe du doigt dans son ouvrage le mode d'éducation à l'occidentale qui ne semble pas si bénéfique à l'enfant (ni à ses parents). Aujourd'hui, sa petite Rosy s'est métamorphosée, elle est plus apaisée, tout comme sa maman. Alors, prêtes à vous laisser conquérir par ce nouveau (et pourtant ancestral) mode d'éducation ?

L'éducation maya rend-elle les enfants plus serviables ?

En Occident, il faut bien souvent faire des pieds et des mains pour que notre enfant daigne ranger sa chambre, sans parler de taches quotidiennes telles que débarrasser la table, vider la poubelle ou étendre le linge... Chez les Mayas, les enfants le font d'eux-mêmes et avec le sourire. "Ils s'occupent du linge, aident à préparer les repas, font la vaisselle. Ils préparent les tortillas qui seront vendues au marché le week-end, s'occupent des membres plus âgés de la famille et de leurs jeunes frères et sœurs", détaille l'auteure dans son ouvrage. Elle les décrit comme "acomedido" (que l'on peut traduire par sympathiques et serviables) et ce, sans rien attendre en retour car... ils prennent plaisir à le faire. Autre constat qu'elle révèle : les enfants sont plus attentifs et apaisés que leurs congénères. Plus joyeux aussi. "Les enfants mayas sont aussi calmes et tranquilles que leurs parents", écrit-t-elle.

Education maya : en quoi ça consiste, comment s'y prendre ?

Pour Michaeleen Doucleff, la clé réside dans le fait que les Mayas inculquent à leurs bambins "la valeur de leur travail et la fierté de contribuer à la vie du foyer". Participer aux taches quotidiennes ne leur est pas présenté comme une contrainte comme c'est le cas chez nous. Ni quelque chose méritant une quelconque gratification comme de l'argent de poche. La bonne nouvelle ? Rien n'est perdu car, comme elle le révèle dans "Chasseur, cueilleur, parent", les enfants sont naturellement enclins à rendre service dès leur plus jeune âge. Et souligne que ce sont d'ailleurs souvent nous, parents, qui avons tendance à les freiner dans leur élan. "Ce bébé de 20 mois qui cherche à balayer ou ce garçon de 2 ans qui veut casser un œuf nous fait perdre beaucoup de temps dans un timing serré. Alors comment réagissons-nous, en parents occidentaux ? Nous préférons faire seuls, quitte à coller l'enfant devant un coloriage ou un dessin animé afin de préparer le dîner rapidement. En agissant ainsi, nous cassons leur élan naturel de serviabilité, observable chez tous les enfants du monde", observe-t-elle.

On prend donc sur nous, et s'il y a de la coquille dans le plat, ce n'est pas grave, on l'enlèvera ensuite. Idem s'il jette son pot de yaourt dans la mauvaise poubelle, on le retire et on lui indique dans laquelle il doit aller. Certes, la tache va prendre un peu plus de temps que si nous l'avions accomplie seuls, mais on appréciera de le voir devenir plus autonome et participer efficacement à mesure qu'il grandit. Et si en plus il le fait avec le sourire...

Quant au tempérament calme et attentif des petits Mayas, pour espérer la même chose de nos petites têtes blondes, il suffit, selon l'auteure, de montrer l'exemple : "Quand un parent crie, il interrompt la relation entre lui et son enfant. Non seulement il témoigne de son impuissance à communiquer, mais il lui montre comment crier à son tour." A l'inverse, en parlant doucement et en faisant preuve de patience, on lui inculque ces mêmes valeurs. Pas toujours évident, on vous l'accorde, mais ça vaut le coup d'essayer. Surtout si à la clé nos enfants sont plus confiants et apaisés... et nous avec !

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