Un bébé à 40 ans : "Si l'envie est là, c'est tout ce qui compte"

Alors que de plus en plus de femmes sont enceintes à 40 ans, la question se pose : y-a-t-il un âge idéal pour devenir maman ? Emilie a eu son deuxième enfant à 38 ans. Elle partage son expérience, ses doutes mais surtout son grand bonheur d'avoir donné la vie une seconde fois.

Un bébé à 40 ans : "Si l'envie est là, c'est tout ce qui compte"
© subbotina

Les femmes françaises ont leur premier enfant à l'âge de 28,5 ans en moyenne. Un âge qui n'a cessé de reculer au cours de ces quarante dernières années. Elles sont aussi de plus en plus nombreuses à devenir maman à 40 ans, voire même à 45 ans. Des grossesses tardives qui n'ont plus rien d'atypiques et deviennent même la norme. Mais comment expliquer ce changement ? D'une part, les femmes font des études plus longues, sont plus nombreuses sur le marché du travail et désirent s'accomplir professionnellement avant de fonder une famille. D'autre part, les progrès de la PMA (procréation médicalement assistée) ont également rendu possibles ces grossesses tardives. Là où les problèmes de fertilité étaient un frein à la procréation, de nombreuses techniques permettent aujourd'hui à des couples d'avoir un enfant. 

Un désir de grossesse inattendu 

Emilie était déjà maman d'une grande fille de 10 ans lorsqu'elle est tombée enceinte de son deuxième enfant. "J'ai mis 10 ans à me remettre de la première !", confie-t-elle avec humour. Auteure du livre Un enfant à 40 ans, tous les conseils pour une grossesse sereine (Larousse, 2020), la jeune femme est devenue maman pour la seconde fois à l'âge de 38 ans. Un désir d'enfant qu'elle n'avait pas anticipé, persuadée que son aînée resterait fille unique. "J'ai tout de suite su après la naissance de ma grande que je ne ferai pas d'autre enfant", explique-t-elle. Pourtant, quelques années plus tard, une rencontre va tout bouleverser. "Je suis séparée du père de ma fille depuis longtemps et ce deuxième enfant, je n'en aurais pas eu envie avec quelqu'un d'autre que l'homme qui partage ma vie aujourd'hui. C'est avant tout une envie de couple."

L'entourage surpris, mais bienveillant

Entre ceux qui trouvent les grossesses après 40 ans risquées, ceux qui ne comprennent pas, mais aussi tout ceux qui s'inquiètent, l'annonce d'une grossesse tardive est parfois source de remarques désagréables. Dans l'entourage d'Émilie et son compagnon, c'est la surprise qui a prédominé. "Pas de remarques désobligeantes ni de critiques, au contraire, beaucoup de joie et de bienveillance, mais une réelle surprise car professionnellement parlant c'était un peu risqué !". Danseuse, Émilie sait alors que cet enfant marque la fin de sa carrière. La même année, elle lance avec son compagnon une brasserie de bière artisanale sans alcool et publie son livre. Le quotidien était donc extrêmement chargé, se souvient-elle. 

Comment s'est déroulé le suivi de grossesse ?

Si ces grossesses tardives font l'objet d'une surveillance médicale accrue, le risque de complications étant plus élevé, Emilie a vécu sa grossesse sans inquiétude particulière. "J'ai été dans une super maternité. Une sage-femme pas du tout alarmiste sur mon âge et les risques encourus. Je suis en bonne santé, j'ai une vie plutôt saine et je suis sportive. En parallèle des répétitions et des tournées je donne aussi des cours de pilates, de yoga prénatal et postnatal", explique-t-elle. Surtout, ce bébé est arrivé au bon moment :"Etre enceinte à 38 ans m'a permis de me poser physiquement et psychologiquement, ce dont j'avais besoin." Au point que la jeune maman n'ai pas trouvé cette deuxième grossesse très différente de la première, notamment sur le plan physique. En revanche, Emilie s'est montrée beaucoup plus à l'écoute de ses envies et de ses besoins. 

"J'ai accouché en salle nature, avec une baignoire et sans péridurale"

"Pour la première j'avais 28 ans, aucune personne de mon entourage n'avait eu d'enfant. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre et je ne voulais surtout pas savoir. Je n'ai pas fait de préparation et je suis allée accoucher en me disant que de toute façon, on me dirait bien ce qu'il fallait faire le moment venu. J'ai été déclenchée car j'étais arrivée à terme et j'ai demandé une péridurale.", se souvient-elle. Pour sa deuxième grossesse, Emilie est beaucoup plus informée et décide de prendre les choses en main. Formée à la méthode de Gasquet, elle est alors sensibilisée à la physiologie de la grossesse. De part son travail, elle est également beaucoup plus immergée dans le monde de la maternité que dix ans auparavant. "J'ai pris le temps de me renseigner sur les maternités, sur les façons d'accoucher, j'ai lu des ouvrages, notamment sur la péridurale (Accoucher sans péridurale, Aurélie Surmely, Larousse), et j'ai également écrit mon 5e livre, un enfant à 40 ans." La naissance de sa petite fille va donc se dérouler très différemment : "J'ai accouché en salle nature, avec une baignoire et sans péridurale. Tout l'inverse de mon premier accouchement !" se souvient-elle. Un accouchement radicalement différent, mais un même bonheur de devenir maman, à 10 ans d'intervalle. Emilie termine avec un conseil à l'attention de toutes les femmes qui hésitent : "Si l'envie est là c'est tout ce qui compte, ne vous mettez pas de frein sur l'âge même si c'est votre premier."

Merci à Emilie Yana auteur du livre Un enfant à 40 ans, tous les conseils pour une grossesse sereine (Larousse, 2018)