120 propositions pour lutter contre le harcèlement scolaire

Sensibilisation des élèves, renforcement et formation des équipes pédagogiques, durcissement des sanctions... A la demande du gouvernement, un député du Finistère vient de dresser une liste de 120 mesures en vue de mieux combattre le harcèlement à l'école.

120 propositions pour lutter contre le harcèlement scolaire
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Alors que le 5 novembre a lieu la Journée nationale contre le harcèlement scolaire, Erwan Balanant, député Modem du Finistère, a rendu ce 13 octobre au gouvernement un rapport intitulé "Comprendre et combattre le harcèlement scolaire"Commandé en novembre 2019 par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, ce rapport liste 120 propositions parmi lesquelles : la formation et le renforcement des travailleurs scolaires, la sensibilisation des enfants, et la qualification pénale des faits de harcèlement. Décryptage des principales mesures.

Mieux connaître les cas de harcèlement scolaire

Première mesure suggérée dans le rapport : la création d'une vaste étude scientifique pour mesurer avec précision les chiffres du harcèlement scolaire. Cette mesure devra être réactualisée tous les ans. 

Sensibiliser les élèves au harcèlement

Parmi les propositions, la sensibilisation des enfants et adolescents face aux situations de harcèlement y apparaît également essentielle à plusieurs niveaux. Qu'il s'agisse d'informer les jeunes sur les conséquences des sextos (messages sexuellement explicites), de les éduquer aux questions de genre, de religion, d'égalité hommes-femmes ou au handicap. Un livret pourrait d'ailleurs leur être remis pour les initier aux bonnes pratiques des outils numériques. 

Renforcer et mieux former les équipes pédagogiques au harcèlement 

Pour lutter contre le harcèlement scolaire, encore faut-il que les adultes soient en mesure de l'identifier. Aussi, la diffusion d'une large campagne de communication est suggérée. L'objectif ? Qu'enseignants, médecins scolaires, et parents comprennent, comme l'indique le rapport, que "le bon établissement scolaire n'est pas l'établissement où le harcèlement n'existe pas, mais celui où il est détecté et pris en charge rapidement, efficacement et de manière coordonnée par l'ensemble de l'équipe". Pour y parvenir, le rapport préconise également un renforcement des effectifs de psychologues de l'Éducation nationale ainsi que du nombre de référents harcèlement. Enfin, ceux qui travaillent en milieux scolaires pourraient avoir droit à une formation obligatoire sur la prise en charge des situations de harcèlement scolaire.

Durcir les sanctions envers les harceleurs

Le rapport propose par ailleurs un encadrement plus strict des conseils de discipline et un allongement d'un an de la notification de la sanction dans le dossier administratif de l'élève ayant commis un acte de harcèlement. Car jusqu'à présent, l'avertissement est effacé du dossier administratif de l'élève à l'issue de l'année scolaire. Le député suggère également la création d'un "délit spécifique de harcèlement scolaire". Y compris dans les cas de cyber-harcèlement. Le harcèlement à l'école pourrait alors être passible de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende, comme c'est le cas pour les délits de harcèlement au travail.