Une sédentarité accrue chez les enfants pendant le confinement

Pour beaucoup d'enfants et d'adolescents, le temps d'écrans a grignoté sur l'activité physique pendant le confinement. Une étude alerte sur une trop grande sédentarité chez les petits.

Une sédentarité accrue chez les enfants pendant le confinement
© 123RF / ldprod

Activités sédentaires : une hausse de 50% pendant le confinement

Le confinement n'est pas sans conséquence pour la santé des enfants. Une étude publiée le 18 juin par l'association Assurance Prévention, en collaboration avec l'IRMES (Institut de Recherche bioMédicale et d'Epidémiologie du Sport) alerte sur l'augmentation de la sédentarité chez les jeunes, suite au confinement lié à l'épidémie de Covid-19. L'étude intitulée "L'activité physique et sportive des 6-18 ans, avant et pendant le confinement : des enfants trop sédentaires" révèle que si les activités sédentaires étaient déjà trop présentes chez les enfants, elles ont été renforcées durant le confinement. En effet, "elles ont ainsi représenté 33,3 heures en moyenne par semaine, contre 22,6 heures avant le confinement, soit une hausse de près de 50 %" souligne le rapport. Logique, les sorties en extérieur étant fortement limitées, les jeunes ont augmenté leur temps passé à surfer sur Internet, à jouer aux jeux vidéo ou à regarder la télévision. Ils ont également consacré plus de temps à lire, passant de 2,3 heures à 3,3 heures hebdomadaires. Les adolescents sont plus particulièrement impactés par cette sédentarité : ils regardent près de 11 heures de télévision contre 6,5 heures avant le confinement, et passent 11,4 heures à naviguer sur internet au lieu des 7,3 heures habituelles. 

Moins de sport, plus d'activités domestiques

Si l'accroissement de leur sédentarité a mordu sur le temps d'activité sportive, la faisant chuter de 3,5 heures à 2,7 heures par semaine, le point positif est que les jeunes se sont adonnés à davantage d'activités domestiques dynamiques tels que le bricolage et le jardinage (de 2,6 heures à 4,1 heures en moyenne par semaine). Pour autant, même s'ils sont restés davantage devant leurs écrans durant le confinement, "l'activité physique et sportive a continué à faire partie intégrante de la vie des enfants". En effet, 86 % d'entre eux déclarent avoir eu une activité physique ou sportive durant le confinement et cela grimpe même à 92 % chez les enfants de primaire. Les écrans y ont un peu contribué via les supports vidéos en ligne et applications pour "bouger". 

Une pratique sportive irrégulière chez les jeunes

Malgré tout, le niveau d'activité des enfants et adolescents au cours du confinement "reste irrégulier et insuffisant" comme le soulignent les auteurs de l'étude. Ainsi, 6 enfants sur 10 n'ont pas pratiqué d'activité physique quotidienne, alors que l'OMS recommande une heure par jour. D'autre part, ces chiffres sont issus d'une moyenne, cela signifie que certains ont fait beaucoup d'exercices et d'autres pas du tout. C'est le cas de 14 % des jeunes et de 20 % des lycéens.  

Le sport perçu très positivement par les enfants

Pourtant, les jeunes, quel que soit leur sexe ou leur âge, sont quasi unanimes sur les bienfaits du sport. 92 % estiment que cela permet de se défouler, pour 90 %, le sport contribue à être en forme et 88 % pensent qu'il est bien d'encourager les enfants à faire de l'exercice. C'est aussi une façon de se faire de nouveaux amis pour 79 % ou encore d'avoir davantage confiance en soi (78 %). Enfin, 9 jeunes sur 10 (89 %) disent qu'ils aimeraient faire du sport après les grandes vacances. N'hésitez donc pas, si ce n'est déjà fait, à inscrire votre enfant à une activité sportive à la rentrée ! Et ce d'autant plus que "le confinement laissera des traces importantes chez les enfants. Pour leur équilibre et leur santé, il est indispensable qu'ils puissent reprendre une activité le plus tôt possible, dès leur retour à l'école et pendant les vacances cet été, d'autant qu'ils sont très demandeurs", note le Professeur Jean-François Toussaint, directeur de l'IRMES.