Réforme du permis de conduire : quelles sont les nouvelles mesures ?
Permis à 17 ans et conduite accompagnée, simulateur et boîte automatique... Le gouvernement souhaite faire évoluer le permis pour qu'il soit moins cher et moins long à passer.
Le permis de conduire, autant que le baccalauréat, est un rite de passage qui marque une étape essentielle vers l'âge adulte. Le permis est donc synonyme de liberté et d'autonomie, mais aussi de dépenses conséquentes dans le budget familial. Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs ont tenté de réformer cet examen essentiel aux jeunes qui entrent dans la vie active. En février dernier, la députée LREM du Gard Françoise Dumas a remis un rapport dans lequel elle liste différentes recommandations pour faire évoluer le permis de conduire. Ainsi, 10 mesures annoncées par Edouard Philippe vont progressivement être mises en place. Certaines le sont même déjà depuis le 22 juillet 2019 grâce à trois arrêtés. L'objectif ? Un permis moins cher et moins long à passer.
Le permis de conduire à 17 ans
Désormais, les jeunes pourront passer l'examen dès l'âge de 17 ans, à condition d'avoir fait la conduite accompagnée. Petite nuance toutefois, même s'ils obtiennent leur permis avec succès, ils devront attendre d'avoir 18 ans pour pouvoir prendre le volant seul en toute autonomie. Cette mesure était évoquée depuis plusieurs années et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a confié dans une interview au Parisien que son objectif premier était de "diminuer le coût" du permis de conduite dans la mesure où "il y a moins de leçons à prendre via une auto-école." Patrick Mirouse, président de l'Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unedic), a confirmé à RMC que cette mesure devrait permettre de réduire de "400 à 500 euros" le coût de l'examen. Le ministre de l'intérieur a par ailleurs souligné l'efficacité de la conduite accompagnée. En 2018, plus de 8 millions de jeunes avaient choisi cette formule et ils sont 74,5% à avoir eu leur permis du premier coup, contre 57,7% pour le total des candidats.
Encourager l'apprentissage sur simulateur
Autre mesure phare de cette réforme, la volonté d'encourager l'apprentissage du permis sur un simulateur de conduite. Actuellement son utilisation est limitée à 5 heures et va donc passer à 10 heures. "C'est une méthode moins onéreuse pour les écoles de conduite puisqu'il n'y a pas d'engagement d'un véhicule ni d'assurances à payer, par exemple" a précisé Christophe Castaner au Parisien. Dans son rapport, Françoise Dumas expliquait que le simulateur était très utile pour l'apprentissage des manœuvres de stationnement, comme le fameux créneau qui terrorise tant les apprentis conducteurs ! Le ministre a ajouté que le simulateur permettait à l'élève de se confronter à toutes les situations de conduite "comme conduire sous la neige, par exemple, en faisant particulièrement attention aux distances de sécurité, alors qu'on apprend à Paris pendant l'été." Le gouvernement estime que pour 10 heures de simulateur sur une formation globale d'une trentaine d'heures, l'économie serait d'environ 135 euros pour les élèves. Pour encourager les auto-écoles à s'équiper, le premier ministre Édouard Philippe a promis la mise en place d'un mécanisme de sur-amortissement fiscal.
Faciliter l'obtention du permis sur boite automatique
Aujourd'hui, quelqu'un qui obtient le permis sur boite automatique doit attendre 6 mois pour pouvoir conduire sur boite manuelle après une formation complémentaire de 7 heures. Le gouvernement a annoncé que ce délai allait passer à 3 mois. Outre sa simplicité, la formation sur boite automatique est aussi plus courte et donc moins chère. Pour Patrice Bessone, président du CNPA-Education routière, premier syndicat de patrons d'auto-écoles, cette annonce va dans le bon sens. "Dans les cinq prochaines années, on aura que des boîtes automatiques. Donc c'est une bonne chose, on se met sur le profil de la transition écologique et des futurs véhicules," précise-t-il.
Permis de conduire : comment ça se passe ?Le permis de conduire, dont le coût varie de 1500 à 1800 euros, se passe aujourd'hui en deux temps :
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