Fatigue visuelle, trop d'écrans... La vue des jeunes inquiète

75% des jeunes âgés de 16 à 24 ans, soit 5.3 millions, ressentent une fatigue visuelle, d'après les résultats de la 15e édition du baromètre de l'Association pour l'amélioration de la vue (AsnaV) publiés jeudi 20 juin 2019. Les principaux responsables ? Les écrans qui font désormais partie intégrante de notre quotidien, en particulier chez les ados et les jeunes adultes. "Effet collatéral de la révolution numérique, l'œil se pose, dès le plus jeune âge, et de plus en plus longtemps, sur une multiplicité d'écrans [...] de plus en plus petits, en couleur, en relief, fixes et portables…", regrette Bertrand Roy, Président de l'AsnaV. Problème : à terme, le "mal-voir" peut aboutir à un mauvais développement des capacités visuelles d'un œil -et plus rarement des deux- sans qu'il y ait le moindre signe permettant aux parents de s'en apercevoir. Alors comment réduire la fatigue visuelle et éviter les troubles de la vision ? 

Ecrans : les bons gestes pour réduire la fatigue visuelle

Les ados et jeunes adultes passent en moyenne 3h30 par jour sur leur smartphone et 2h47 devant leur ordinateur. Pire encore, la grande majorité (65%) ne font pas de pauses régulières et ne portent pas de lunettes lorsqu'ils sont devant les écrans. A savoir que l'utilisation des écrans ne provoque pas directement de pathologie visuelle, "il met juste l'œil dans une situation pour laquelle il n'est pas conçu (de près, lumineuse et concentrée)", précise l'AsnaV. Conséquences : les yeux sont plus secs et ont tendance à moins cligner. A terme, des yeux qui piquent, des maux de tête et des difficultés à se concentrer peuvent apparaître. Par ailleurs, la lumière bleue, émise par les écrans, est particulièrement néfaste pour les plus jeunes dont le cristallin, encore transparent, est plus sensible que celui des adultes. Ainsi, au vu de ces résultats inquiétants, l'Asnav tient à rappeler les bons comportements pour réduire la fatigue visuelle :

• Réduire son temps passé devant les écrans.
• Arrêter d'utiliser des écrans une heure avant d'aller dormir.
• Régler la position de l'écran de telle sorte qu'il soit situé plus bas que le regard et qu'il soit à une distance de 50 à 90 des yeux.
• Régler l'intensité et le contraste de l'écran en fonction de la lumière ambiante.
• Porter une correction (lunettes ou lentilles en fonction de la vue ou au moins anti lumière bleue) lors de l'utilisation des écrans. 
• Faire régulièrement des pauses lorsqu'on utilise des écrans : toutes les 20 minutes pendant 20 secondes, lever les yeux de l'écran, regarder à droite et à gauche et cligner 20 fois des yeux.
• Faire contrôler régulièrement sa vue et ce, dès le plus jeune âge (un premier bilan avant 9 mois et une visite entre 9 et 18 mois sont fortement conseillés)

Une meilleure prévention en milieu scolaire

Mauvaises conditions d'usage et durée trop longue devant les écrans, contrôles de la vue trop peu fréquents, comportements passifs face aux troubles visuels, non suivi des prescriptions médicales... Le verdict est sans appel : les jeunes ne prennent pas assez soin de leur vue. Si 86% des Français avouent faire attention à leur santé visuelle, 23% d'entre eux font contrôler leur vie très rarement. Pour plus de la moitié des 16-24 ans, la visite chez l'ophtalmologue n'est pas motivée par un contrôle, mais se fait à la suite d'un problème constaté comme une impression de moins bien voir ou de ressentir un flou visuel. Pour un tiers d'entre eux, le dernier contrôle de la vue remonte à plus de deux ans, alors qu'il est préconisé d'en réaliser au moins un par an. Plus d'un million de jeunes déclarent n'être jamais allés chez l’ophtalmologue. 

La préservation de la santé visuelle s'impose clairement comme l'un des grands défis du 21e siècle et constitue l'une des promesses du quinquennat d'Emmanuel Macron. D'ailleurs, d'ici 2021, les lunettes seront intégralement remboursées (mise en place du reste à charge zéro). De son côté, l'AsnaV propose plusieurs mesures :

• Mettre en place un dépistage universel des jeunes en milieu scolaire.
• Doter les Français d'un carnet de santé de la vue.
• Rendre obligatoire le contrôle de la vue pour le permis de conduire.
• Développer la formation des professionnels de santé, de la petite enfance et en milieu scolaire.
• Renforcer l'information et la sensibilisation du public.