École : 26 fonctionnaires exclus pour actes pédophiles

Déjà condamnés pour violences sur mineurs ou détention d'images pédopornographiques, 26 agents de l'Éducation nationale viennent seulement d'être écartés des établissements scolaires. Comment expliquer une telle lenteur dans la procédure ?

École : 26 fonctionnaires exclus pour actes pédophiles
© Dolgachov - 123RF

Des affaires de pédophilie, particulièrement celle de Villefontaine en 2015 et Villemoisson-sur-Orge en 2016 ont révélé des dysfonctionnements dans le transfert d'informations entre la Justice et l'Éducation nationale. A tel point que le gouvernement, et particulièrement Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Éducation de l'époque, avait mis en place des interlocuteurs et des dispositifs d'alerte afin de faciliter la communication entre les deux institutions et d'interdire aux personnes condamnées pour pédophilie le droit d'exercer auprès d'enfants. Résultat, après avoir passé au peigne fin l'intégralité des casiers judiciaires des enseignements, des personnels de cantine ou administratifs depuis 2016 et au rythme de 3 000 casiers par jour, l'Éducation nationale a décelé 26 personnes déjà condamnées pour atteinte sexuelle, violence sur mineure ou détention d'images à caractère pédopornographiques hors d'un établissement scolaire. "Ces 26 personnes ont été suspendues le temps de lancer une procédure de révocation pour les fonctionnaires. L'Éducation nationale a mis fin aux contrats des contractuels", apprend-on sur Franceinfo ce vendredi 19 janvier. Au total, plus de 990 000 casiers judiciaires ont été vérifiés au sein de l'Éducation nationale. Mais, il aura fallu deux ans pour que ces 26 personnes soient radiées des établissements scolaires. Sans cette vérification de grande ampleur, les autorités n'auraient jamais eu connaissance de ces condamnations.

Désormais, la communication entre les ministères est facilitée. En effet, depuis avril 2016, le décret de la loi "Villefontaine" exige aux procureurs de la République de transmettre toutes les informations judiciaires à l'Éducation nationale en cas d'éventuelles condamnations pour pédophilie. Cette loi permet "le contrôle, en cours de carrière, des antécédents judiciaires des agents en contact habituel avec des mineurs", informe le Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 31 mars 2016. Cette année-là, 30 personnes ont été exclus pour des cas de pédophilie ou pédopornographie, 27 l'avaient été en 2015, précise le ministère.