Un lien entre la mort subite du nourrisson et l’altitude ?

Un manque d’oxygène augmenterait le risque de mort subite du nourrisson. Les chercheurs assurent toutefois que celui-ci reste faible.

Un lien entre la mort subite du nourrisson et l’altitude ?
© ivanko80

Publiée dans la revue Pediatrics, une étude américaine révèle que le risque de mort subite du nourrisson est deux fois plus important chez les nouveau-nés qui vivent au-dessus de 2 400 mètres d’altitude. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’université du Colorado se sont intéressés à un éventuel lien entre le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN) et le manque d’oxygène (hypoxie).

Deux fois plus de risque au-delà de 2 400 mètres. Après avoir analysé les adresses du domicile de leurs mères, les scientifiques se sont intéressés aux données (registre de naissance et de décès) de 393 216 bébés nés et décédés entre 2007 et 2012. Près de 80 % d’entre eux résidaient à moins de 1 800 mètres d’altitude, 18 % entre 1 800 et 2 400 mètres et près de 2 % à une altitude supérieure à 2 400 mètres. Il est apparu que les bébés habitant à plus de 2 400 mètres d’altitude ont 2,3 fois plus de risque de mort subite que ceux vivant à moins de 1 800 mètres. Les chercheurs américains ont obtenu ces résultats après avoir isolé d’autres facteurs (allaitement maternel, tabagisme durant la grossesse, statut socio-économique et poids de naissance).

D'autres facteurs interviennent dans la mort subite. Même si l'étude suggère un lien entre le risque de SMSN et la rareté de l’oxygène, les chercheurs tentent toutefois de rassurer les parents en indiquant que ce risque reste faible. Le SMSN concerne en effet 79 décès pour 100 000 enfants au-delà de 2 400 mètres et 40 décès pour 100 000 nourrissons en dessous de 1 800 mètres. Ils indiquent également que d’autres facteurs (tabagisme passif, couchage du bébé sur le ventre, chaleur trop élevée…) peuvent en être à l’origine. Chaque année, ce sont près de 250 bébés âgés d’un mois à un an qui décèdent de façon brutale et inattendue en France, selon l’Institut national de veille sanitaire (InVS).